Sasquatch 2009 : ils sont tout près!

10/07/2010 | Evénements, Expéditions

Sasquatch 2009 : ils sont tout près!

Mi-août nous sommes repartis pour quasiment un mois en Colombie Britannique. La mise en place de cette expédition fut loin d’être facile.

Tout d’abord nos fidèles compagnons des expéditions précédentes déclarèrent forfait pour cette édition. Seul Philippe COUDRAY avait répondu favorablement.

Ensuite, initialement l’expédition était prévue pour les mois de mai-juin, mais elle dut être reportée parce que le seul de l’équipe susceptible de venir me rejoindre, Philippe COUDRAY, avait une série de travaux à terminer pour fin août et il lui était impossible de terminer plus tôt. Donc l’expédition fut reportée à août-septembre, mais finalement Philippe renoncera à venir lui aussi.

C’est donc seul que je prendrai l’avion pour Vancouver.

Malgré un passage par Heathrow (Londres) où les contrôles sont d’ordinaires assez contraignants bien qu’il semblerait que cette année ils se soient un peu allégés, le voyage se déroule sans problème et c’est en début d’après-midi que j’atterris à Vancouver. Quelques heures à attendre encore et j’embarque dans un bus que doit m’emmener vers le lieu de rendez-vous où l’on doit venir me chercher.

C’est la femme de R.  et deux de leurs 3 enfants qui viennent m’accueillir à la descente du bus. Des retrouvailles émouvantes après plus d’une année.

Nous voilà en route pour le site de l’expédition. Je sais déjà que ce ne sera pas au même endroit que l’année passée mais sans en être sûr j’ai peut-être une petite idée.

Nous arrivons à la nuit tombante dans un campground en pleine forêt.

L’endroit est sauvage et isolé, il n’y a aucune commodité sinon 2 cabines de toilettes en plastique qu’un camion vient vider une fois par semaine. Le lieu est entouré de forêts et une rivière (creek) cascade dans un vallon encaissé qu’elle a creusé au fil des millénaires. Au loin on entend des véhicules passer de temps à autre sur une route.

Cet endroit a été choisi pour la fréquence des manifestations de Bigfoot qui s’y produisent.

Il me faut planter la tente avant la nuit, car par expérience je sais que dresser dans l’obscurité n’est pas toujours une sinécure.

Mais voilà qu’un véhicule arrive, les phares trouant la nuit qui s’est à présent installée sur la forêt.

R. et un de ses amis, Tom, en descendent. Les présentations sont faites.

Tom est un scientifique américain à la retraite, il est là depuis presque 2 semaines. Debbie et les enfants nous quittent et nous restons seuls à faire connaissance et à discuter.

Mais à 1h00 du matin, Robert m’annonce qu’ils ne passeront pas la nuit au camp et me laissent un peu décontenancé pour la nuit dans la caravane, caravane qui reste à demeure au camp.

Me voilà donc seul à passer la nuit dans un lieu que je ne connais pas et «entouré» de Bigfoots.

Ma première nuit se transformera-t-elle en une nuit d’épouvante car me reviennent à l’esprit des témoignages de Bigfoots s’«amusant» à secouer des caravanes en pleine nuit, terrorrisant leurs occupants ?

Je me mets bien vite dans mon sac de couchage et heureusement je m’endors assez vite pour me réveiller vers 5h30 au lever du soleil.

Cette première nuit se passera sans aucun incident.

A partir d’ici je me limiterai à relater les incidents en relation supposée avec la présence du Bigfoot et passerai sous silence les événements n’intéressent pas notre sujet d’étude.

Jeudi 20 août

Ce jeudi 20 août, premier jour sur place, la journée sera belle. Je décide de préparer les instruments, ce que je n’avais pas eu l’occasion de faire la veille.

Je pars ensuite faire une première reconnaissance des environs.

Il est environ 8h30 du matin. C’est ainsi que je découvre une jolie cascade à 100 m du camp. Un sentier descend vers une petite plage de graviers où l’eau bondissante forme un large bassin avant de poursuivre sa course à travers la forêt. Voilà un endroit qui invite à la baignade. Soudain j’entends comme une pluie d’objets dans ma direction : mais on me canarde avec des pommes de pin !

L’agression semble provenir de dernière un chablis sur ma droite. Je m’approche et appelle, pas de réponse !…et la pluie de pommes de pin recommence. J’appelle à nouveau. Toujours pas de réponse et une nouvelle pluie. J’appelle encore et toujours pas de réponse…et pour cause : il s’agit n’y plus ni moins de deux pins gigantesques en hauteur qui lâchent leurs pommes de pins. Et celles-ci arrivant au sol rebondissent donnant l’illusion qu’elles sont lancées. Je constaterai d’ailleurs le même phénomène le jour suivant à la même heure. Je suis un peu déçu que ce ne fût un Bigfoot mais j’ai appris quelque chose et cela m’a permis de réfléchir…

Vers 11h10, j’entends ce qui semble être 2 coups violents dans la forêt, suivis de 2 autres. Il ne s’agit nullement de coups de feu tirés par une arme, ceux-ci font un son particulier facilement reconnaissable. Donc cela ne peut être que des «woodknocks», ces fameux coups sur les arbres qui signalent la présence d’un Bigfoot. Je commence à bien les connaître et reconnaître, je n’ai pas oublié les aventures de l’année passée et surtout celle où lors du premier camp une nuit, à moins de 10 m de nous, il y eut ce violent coup sur le tronc d’un cèdre.

Vendredi 21 août

Cet après-midi je suis parti explorer la forêt qui longe la creek , futaie de pins bien dégagée.

Je suis un étroit sentier dans des endroits parfois très isolés et très paisibles pour arriver enfin à des grottes, endroit qui pourrait largement convenir à un ours ou un sasquatch.

Devant y entrer à quatre pattes je prends la décision de ne pas m’y risquer. Je ne trouve aucune trace d’ours ou de sasquatch aux alentours.

Au bout de quelques centaines de mètres parmi les pins géants. Je m’aventure à longer la rivière qui gronde 3 m plus bas dans un lit très étroit, entre des rochers abruptes. Tout est calme à part les cris des écureuils. L’endroit est d’une grande beauté parmi les arbres géants, endroit propice pour une rencontre.

Je sors enfin de ce paradis sur le chemin qui mène au camp mais je décide de poursuivre la balade sur un autre chemin.

Au bout de quelques mètres je découvre un premier excrément, segmenté. Plus loin un autre contenant une grande griffe de loup. Incontestablement il s’agit chaque fois d’un carnivore et plus que probablement un lynx ou un bobcat.

Soudain à ma droite, j’entends un sacré charivari dans la direction d’une colline située en plein bois, comme des bois qu’on transporte et entre-choque. Il y a du vent mais ce n’est pas un bruit de fûts d’arbre qui se cognent , le boucan est trop fort pour que cela corresponde à la force du vent à ces moments-là.

J’aimerais aller voir ce que c’est mais la traversée de la zone boisée n’ai pas aisée et je me ferais repérer rapidement par le bruit de mes pas dans les végétaux et puis je ne vois pas comment aborder le rocher facilement. Je reste sur le chemin et tente d’enregistrer avec le micro de ma caméra, bien que je sache qu’il y a de grandes chances que sa portée ne soit pas assez puissante. Je n’ai pas pris le Nagra que j’ai reçu à prêter car les deux appareils – caméra, Nagra plus le micro –  sont encombrants et difficiles à manier ensemble (c’est ici que je regrette que Philippe ne soit pas venu). Au bout de plusieurs minutes le boucan s’arrête.

Je continue ma route. La pente est assez raide et je traverse une zone assez obscure. A ma gauche il y a un coupe-feu avec la ligne à haute-tension qui le traverse. Le chemin sort du bois pour serpenter un moment dans le coupe-feu et s’y replonger. Je marque ma route pour le retrouver si jamais je musarde dans les sentiers.

Quelques minutes plus tard, j’entends soudain provenant d’un fourré à ma droite un «GROAW» grave. Je m’arrête et hésite entre aller-voir et revenir-sur-mes-pas. «Oh! ça va ! Ok, je recule» dis-je, m’adressant à l’auteur du grognement et décide donc de ne pas aller voir qui je dérange.

Et alors qu’il y a comme un gros animal qui fouaille derrière le buisson,  je vais m’asseoir sur le «trail» à une ou deux dizaines de mètres. Le bruit cesse et au bout de quelques minutes je me décide à me lever et à aller voir.

Rien ! je ne découvre rien et je n’ai rien vu sortir du lieu ni entendu l’auteur de ces manifestations s’éloigner dans la végétation.

Qu’était-ce un loup, un ours ou un Sasquatch ?

Un ours noir me semble peut probable car je n’ai pas repéré de traces d’une présence ursine (d’ailleurs je ne trouverai aucune trace d’ours dans cette partie de la forêt durant tout mon séjour) : ni empreintes ni crottes; or d’habitude là où il y a des ours, ils ne se privent pas de laisser des indices de leurs passages.

Le jour avançant, je décide de rentrer au camp.

Samedi 22/08

Aujourd’hui, avec l’aide du fils aîné de notre ami canadien et un rouleau de chaterton, je décide d’inventer un petit montage qui me permettra d’utiliser et le micro du Nagra et la caméra en même temps : je fixe micro et caméra sur le monopode avec le ruban adhésif. Je pars, accompagné du gamin, tester le «truc» sur le même chemin qu’hier, mais nous rentrons bredouilles.
Ce soir nous partons en groupe faire un affût.

A la nuit tombée nous embarquons dans les voitures. Je prends place avec Debbie, ses 2 fils et Kim, une Américaine venue passer le w-e. Dans l’autre voiture, R., sa fille et Tom. Arrivés à destination nous nous séparons en plusieurs groupes. R., Tom et la fillette resteront d’abord près des voitures. La femme de R., Kim, son fils cadet de R. Thomas ainsi que Jordan, l’hybride de chien et de loup, partent devant alors que je vais les suivre à distance respectueuse en compagnie du fils aîné de R.. Il fait maintenant quasiment nuit noir dans les bois. Le but de la manoeuvre est d’enregistrer ce qui se passe si les femmes sont approchées par un Sasquatch, mais sans intervenir. Elles sont équipées d’un micro que porte Kim, et moi j’ai mon montage spécial.

On n’y voit plus à 5 mètres maintenant sous les frondaisons des grands conifères et pas un oiseau, pas un insecte à entendre : c’est le silence le plus total. Nous progressons à la lumière rouge de nos lampes frontales. Nous y voyons tellement peu que nous buttons, Thomas et moi, au bout de quelques centaines de mètres sur les femmes qui se sont arrêtées.

Après un moment de repos, nous repartons à travers bois.

Cette fois nous nous arrêtons, les deux femmes, Thomas et moi ainsi que Jordan.

Nous nous installons autour d’une table de pique-nique. R. me demande par radio de pousser mon fameux cris de Bigfoot. Je m’exécute et troue le silence absolu de la nuit par ce cri qui avait obtenu un cri puissant comme réponse l’année précédente, mais cette fois rien ! Ni à ce cri ni au suivant. Au bout d’une demi-heure nous rentrons aux voitures.

Dimanche 23/08

La famille a passé la nuit au camp. Selon Debbie, il y a eu des hurlements vers 05h30 et elle dit avoir entendu marcher autour des tentes. Je ne peux confirmer ou infirmer l’information car je dormais dans la mienne, juste en face de la leur. Par contre, plus tôt dans la nuit, vers 1h30, j’ai entendu à côté de ma tente la bâche qui protège de la pluie mon matériel et cache le microphone bouger (était-ce le vent ou un animal ?). J’ai aussi eu l’impression qu’on marchait dans le camp. A ce moment-là j’étais bien éveillé car je mettais en ordre mon journal.

Dans la journée ma promenade dans les bois fut plutôt enrichissante.

J’ai en effet découvert sur un plateau rocheux plusieurs «tipis» et ce qui semble être un atelier de débitage. J’y ai aussi trouvé l’empreinte d’un pied adulte (49/23 cm) et celle d’un enfant (28/13 cm, largeur de talon 8 cm). En quittant le plateau en contre-bas de ce dernier je tombe sur une sorte d’abri, suffisamment grand pour y coucher un ours ou un sasquatch.

Cet abri avait un toit de branches de pin, de mousse et de divers «détritus» végétaux. Il cachait un petit marais en phase d’asséchement. Je n’y ai rien trouvé si ce n’est un petit tas de pierres. Il serait bon d’y placer une caméra pour voir si celui-ci est occupé, mais je n’en ai pas car c’est Philippe qui doit me l’amener.

Lundi 24/08

Vers 11h50 du matin j’entends un knock contre un arbre et vers 17h un possible cri lointain qui se rapproche mais je ne pourrais affirmer qu’il ne s’agissait pas d’un moteur.

Mardi 25/08

Ce matin j’ai décidé d’aller explorer la zone qui se situe au-delà de la creek, au sud du camp.

Arrivé sur un promontoire rocheux j’ai une vue superbe sur une pinède de jeunes pins de 3 m de haut maximum.

Il y a du vent et un léger crachin par intermittence. Je m’assois le dos appuyé à un rocher. J’attends des quads et des voix humaines sur une route que je ne vois pas à quelque 300 m devant moi; Soudain j’entends un puissant sifflement sur ma gauche que j’estime à 50 m dans la pinède, qui se répète plusieurs fois, il me paraît plus puissant que ce qu’un humain pourrait produire. Il ne semble pas se mouvoir alors que les moteurs semblent bouger et s’éloigner. J’ai pu en faire un enregistrement.

Je décide de traverser la pinède : pas évident dans l’épaisseur du sous-bois et entre les branches des pins. On n’y voit pas à plus d’un mètre et le risque est réel de se retrouver nez-à-nez avec un sasquatch ou, ce qui serait pire, un ours.

Avant d’arriver sur une route asphaltée, je débouche ainsi sur un ancien chemin de terre où je découvre des empreintes vaguement de forme humaine et des excréments d’ours un peu plus loin.

Il est à rappeler, comme je l’ai dit plus haut, que durant tout le temps que j’ai passé dans les bois je n’ai jamais rencontré de signes de présence d’ours dans la zone autour du camp et au nord, à l’est et à l’ouest de celui-ci : cela semble confirmer que là où il y a présence de Bigfoot, il y a absence d’ours. Ce n’est que APRES la pinède que j’ai trouvé des traces d’ours. J’ai pu faire la même constatation l’année passée : l’absence totale de signes de présence d’ours dans certaines zones alors que dans d’autres il est bien présent, présence confirmée par de nombreux excréments, des empreintes et l’observation directe du plantigrade (5 au cours d’une même journée !).

Mercredi 26/08

Rob passe la nuit avec moi dans la caravane

A 01h15, dans un demi-sommeil j’ai l’impression que quelque chose se déplace autour de la caravane. J’appelle Rob qui dort à l’autre bout : «Tu entends, tu entends ?» J’ai l’impression qu’il dort et je commence un peu à paniquer. Finalement il bouge : «oui! il est autour de la caravane. Je t’ai appelé mais tu ne répondais pas».

Jeudi 28/08

Cette nuit j’ai entendu à côté du hululement d’une chouette rayée et de hurlements de loups d’autres hurlements non-identifiés.

Ce matin, Robert dit avoir entendu comme 2 pierres qu’on entrechoque, ce qui est un des types de sons qu’émet le Bigfoot.

La pomme qu’ il y a deux jours j’avais placée dans un bol en plastique au pied d’un arbre a disparu, or elle était encore là hier soir. Qui l’a prise ? Un corbeau, un écureuil (ça me semble gros pour ses capacités), un raton-laveur ou un Sasquatch ? Comme il n’y a pas d’ours dans le secteur, ce candidat est à exclure. Je ne trouve aucune empreinte dans les environs immédiats.

En fin de journée Robert, Zoran (qui passe le w-e avec sa femme au camp) et moi décidons de prendre une des 4×4 et de nous rendre vers un marais à travers une partie de la forêt plutôt sinistre et dans laquelle je n’aimerais pas être surpris seul par la tombée de la nuit.

Vers 17h45, nous arrêtons la voiture aux abords du marais et Rob me demande de lancer ma fameuse imitation du cri de sasquatch et….un coup violent contre un tronc d’arbre y répond à 700 m de l’endroit où nous nous tenons, de l’autre côté du marais ! Pas de doute, un sasquatch !

Je relance le cri une seconde fois… une nouvelle réponse !

Cette fois nous y répondons non pas par un nouveau cri mais par un coup sur un tronc. Une réponse similaire aux deux premières…Ce dialogue va durer quelque 20 minutes pas moins de 18 coups répondront aux nôtres. Nous aurons même l’impression que l’émetteur se déplacera à plusieurs reprises mais toujours dans un périmètre restreint.

Hélas ! Je n’avais pas emporté l’enregistreur Nagra et le micro-fusil, et le micro de ma caméra semble trop peu performant car je ne percevrai rien lors de la réécoute, une fois rentré au camp.

Demain nous reviendrons avec, cette fois, le Nagra et le micro-fusil.

Au retour nous avons constaté qu’un tronc barrait la route, tronc qui ne s’y trouvait pas quelques jours plus tôt. Nous le déplaçons pour passer avec le 4X4. J’ai peut-être aussi trouvé une empreinte de pied, mais elle n’est pas assez nette et trop vieille pour en être sûr.

De retour au camp, la femme de Zoran prétend qu’elle a entendu 5 coups (knocks). Il ne s’agit certainement pas du même individu que celui avec lequel nous avons dialogué.

Samedi 29/08

Nous retournons à l’emplacement d’hier et comme hier en fin de soirée. Je relance mon cri mais, cette fois, n’obtient aucune réponse. Nous essayons en frappant le tronc d’un arbre, en vain. Nous rentrons déçus.

Je dépose 5 tranches de pain et une banane mûre dans le bol au pied de l’arbre.

Dimanche 30/08

Cette après-midi, vers 18h, je décide d’aller faire un tour sur la route principale, non loin du camp. J’y laisse Robert et Zoran.

Je suis occupé à filmer des écureuils lorsque retentit un violent «knock» dans mon dos à quelques centaines de mètres, suivis à quelques secondes d’un second. Viendraient-ils du camp ? Non. D’abord la puissance du son m’indique que l’auteur a une très grande force, j’ai fait des tests et en y mettant toute ma force je n’obtiens pas cette puissance, ensuite, si je me positionne dans le sens de la route sur laquelle je progresse, le camp se trouve à 4h ou 5h, alors que les coups proviennent de 1h ou 2 h. Donc ils ne proviennent pas du camp. J’enclenche ma caméra dans l’espoir que le micro pourra prendre le son s’il y a de nouveaux «knocks» et c’est le cas ! Un total de 6 «knocks» seront frappés. Rentré au camp, Rob et Zoran confirment qu’ils ont aussi entendu et que ce n’est effectivement pas eux les auteurs.

En rentrant au camp j’en profite pour jeter un coup d’oeil sur l’assiette à offrande : 3 tranches de pain ont été proprement enlevées de l’assiette et la banane est restée. Là, on commence à ne plus parler de raton-laveur ou de corbeau.

Cette nuit, je décide de la passer dans la voiture qui fait face au camp et de laquelle j’ai une vue sur les tentes. Vers 2h, alors que je me suis assoupi, Rob vient me réveiller un peu excité : «Tu n’entends pas ?! On lance des pierres sur la table !» Non, je n’ai pas entendu. Je remarque au cours de ma veille une difficulté : l’impossibilité pour mon amplificateur de lumière de fonctionner à travers les vitres teintées de la voiture quand la nuit est au plus sombre. J’ai placé le micro dehors mais il ne prendra rien de spécial.

Le lendemain, je vais voir la table dressée entre les tente et à une dizaine de mètres de l’assiette aux offrandes. Pas de pierres sur celle-ci, aux abords immédiats ou sur les chaises de toiles, par contre je remarque des taches brunes et collantes sur la table or j’ai nettoyé la table la veille. Ces taches proviennent du pin dont les branches surplombent en partie la table. A certains moments les arbres et particulièrement les conifères «transpirent» de là l’origien de ces taches; j’explique à Robert que pour moi ces lancés de pierres ne sont que le bruit des gouttes tombant sur la table. Il a du mal à croire en mon explication et semble apprendre qu’un arbre peut «transpirer», explication qui pourtant est la seule logique dans ce cas.

Lundi 31/9

Je constate au matin que les 2 tranches de pain et la banane ont à leur tour disparu, et je les remplace par des abricots.

Aujourd’hui, je déménage définitivement dans la caravane.

 Mardi 01 septembre

Après une excursion dans les environs où je n’ai rien vu de suspect, je suis allé contrôler les abricots. Quelqu’un était venu : certains abricots étaient partis et d’autres avaient été entamés et ouverts en deux. Je suis retourné contrôler le soir : ils avaient tous disparus !!

Bon ! On va passer à la vitesse supérieure ! Il faudra un fruit plus gros : un melon par exemple !

Jeudi 03/09

J’ai placé un melon de Cavaillon à l’endroit habituel.

Dimanche 06/09

Le melon placé jeudi a disparu lui aussi. Par contre les 3 prunes que j’avais négligemment abandonnées sur la table de pic-nic près de la caravane sont toujours là, malgré la présence de corbeaux et d’écureuils et le fait que j’ai été absent du camp hier et une partie de la journée d’aujourd’hui. Donc nous pouvons conclure que le voleur des abricots a peu de chance d’être ces deux derniers animaux.
Je vais encore monter en puissance et cette fois me fendre du prix d’une pastèque. Là aucun animal reconnu peuplant ce lieu ne pourra s’en emparer.

Lundi 07/09

Il se pourrait que j’ai trouvé des empreintes de Bigfoot auprès de la caravane, mais la qualité en est trop médiocre pour en être sûr.<

Mardi 08/09

J’ai acheté une grosse pastèque et l’ai mise à l’endroit habituel.

Mercredi 09/09

Il a plu toute la nuit et la pluie n’a cessé qu’à 10h du matin.
Je constate aussi la disparition d’une partie des pinces à linge accrochées au fil de nylon que j’ai tendu entre deux arbres. Vers 12h, j’ai entendu un craquement provenant de derrière la caravane, mais un couple avec un labrador a pris cette direction peu avant…

Une demi-heure plus tard, deux craquements de branches et un cri comme celui d’un gorille. Il est bref.et provient de derrière la caravane, peut-être de l’autre rive de la creek, du côté de la pinède.

En début d’après-midi, je décide de me rendre dans la forêt, de l’autre côté de la route principale, là où j’ai trouvé le plateau rocheux aux constructions, l’empreinte de l’enfant et l’antre.

Je m’enfonce donc vers le plateau rocheux et après une montée, je découvre des constructions que je filme, je décide ensuite de poursuivre vers la gauche en longeant le flanc d’une vallée en contrebas. Au bout de quelques centaines de mètres voilà que j’entends devant moi comme si on agitait des branches et que l’on faisait un travail. Je tente de m’approcher, avec des interruptions où je m’assois pour écouter; mais il n’est pas facile de progresser silencieusement, surtout que des écureuils sont toujours là pour donner l’alerte. Je me dirige vers un des lieux où j’entends du mouvement, derrière un énorme cèdre et là je vois surgir un écureuil affairé. Est-ce lui l’auteur de tout ce chahut ? Mais plus loin devant moi, ainsi que sur ma droite j’entends encore du chahut…et lors de mes temps de pause, je peux voir des écureuils aller et venir. Je me dirige vers le chahut devant moi, celui de droite ayant cessé. Il me faut escalader un escarpement entre les cèdres, vers un bouquet de boulots et de pins. Arrivé à l’endroit d’où venait le charivari, je ne trouve qu’une construction légère (un jeune ?) et tout bruit a cessé. Je vais m’asseoir un long moment sur une pente déboisée et écouter en silence, mais toute activité semble avoir cessé et au bout d’une ½ heure j’entame la descente vers la vallée qui me guidera vers la route et le camp (je me repère au son d’une cascade pour repérer la creek) Je suis dans une certaine confusion : ces mouvements bruyants sont-ils l’oeuvre d’écureuils ou de jeunes Saquatches ? Cela mérite approfondissement.

Mais l’incident le plus marquant sera une série de «knocks» en fin d’après-midi. Le premier viendra de la direction du chemin principal menant au camp, vers la droite. Il obtiendra une réponse provenant de la gauche qui elle même obtiendra une réponse du premier émetteur. Il est entre 17h12 et 17h19.

A 17h35, un nouveau «knock» vers la droite et du même endroit que lors de la première série. Une réponse identique une minute plus tard à laquelle il sera répondu une minute plus tard encore.

Nous avons donc eu 6 «knocks» en l’espace d’une demi-heure.

Vendredi 11/09

Je pars en exploration vers le plateau rocheux dans la forêt. C’est de là que provenait les «knocks» d’hier.
Le contournant vers la gauche j’avise une construction que j’avais antérieurement filmée et un peu plus loin une autre que je ne me souvenais pas avoir vue auparavant. Je m’arrête pour la filmer et soudain j’entends des pas qui s’éloignent calmement et prudemment vers ma gauche mais je n’aperçois pas l’auteur, ma caméra tourne mais je doute qu’elle puisse enregistrer quelque chose. Je me dirige vers l’endroit mais il m’est impossible d’y accéder aisément en raison de la végétation et j’abandonne, jugeant l’entreprise inutile. Pour moi il s’agissait clairement de pas produits par un bipède, comme quelqu’un qui marche avec précaution.

Samedi 12/9

Aujourd’hui c’est le jour du départ pour moi. Je vais quitter le camp ce soir pour rejoindre demain un ami que je n’ai plus vu depuis longtemps et qui habite sur une des nombreuses îles du golfe séparant le continent de l’île de Vancouver. Je passerai la nuit chez Rob.

C’est ainsi que s’achève «Sasquatch 2009»

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