Nous dédions cette édition à la mémoire du Dr. Jean-Jacques Barloy
Programme
Samedi 13 avril
9h30 : Accueil et ouverture du colloque
10h15 : Eric JOYE (Naturaliste, organisateur du Colloque – Belgique) : « 20 ans de découvertes animalières »
Il y a 20 ans fut fondée l’Association Belge d’Etude et de Protection des Animaux Rares (Abepar asbl). Quelles furent les principales découvertes zoologiques durant cette période ?11h : Pause-café
11h15 : Dr. Patrick DE WEVER (Géologue, MNHN – France) : «Temps de la Terre et temps de l’Homme»
La notion de temps est difficile à définir, tant elle relève d’approches différentes. Un saut significatif fut la découverte du temps long qui fut difficile à s’imposer. La conférence insiste sur la quête du temps … dans notre quête d’infos sur les espèces qui apparaissent/disparaissent (ex. est-on sur de trouver ce qui existe, ce qui a existé, donc des «ré-apparitions» peuvent être des artéfacts etc. (effet Lazare)12h00 : Apéritif et buffet
14h30 : Michel RAYNAL (Biochimiste – France) : «Le waitoreke : un mammifère autochtone en Nouvelle-Zélande ?»
Depuis plus de 2 siècles, on signale en Nouvelle-Zélande un animal à allure de loutre, dans les lacs et rivières de l’Ile du Sud. Les différentes théories sont passées en revue, dont celles portant sur une confusion avec des mammifères importés volontairement ou non ; en particulier, est étudiée la possibilité d’une véritable loutre, proposée par Pollock dans les années 1970. L’hypothèse d’un mammifère inconnu, avancée par certains cryptozoologues, est mise en relation avec les données linguistiques et les découvertes paléontologiques les plus récentes.
15h15 : Pause-café
15h30 : Michel SEGONZAC (Océanographe MNHN – France) : «Faune mystérieuse des grandes profondeurs marines»
L’océan profond est un lieu d’une extraordinaire beauté et d’une grande diversité biologique : peut-être près de deux millions d’espèces inconnues d’invertébrés y vivent et constituent parfois des oasis d’une grande richesse biologique. En février 1977, lors d’une plongée par 2500 m de profondeur sur la dorsale des Galapagos, les géologues découvrent, ébahis, une profusion de vie : organismes de l’impossible, des vers géants inconnus, de morphologie et de mode de vie étonnants. Cette première observation est un choc pour la communauté des océanographes. L’exploration des abysses demeure une des grandes aventures scientifiques et technologiques du XXIe siècle.16h15 : Dr. Grégory BEAUSSART (anthropologue culturel & japonologue – France) : «L’inconnu des monts Hiba»
Dans les années 70, une créature inconnue ressemblant à un grand primate fut aperçue à plusieurs reprises dans l’est du département d’Hiroshima au Japon. Dans la petite ville de Saijô, un bureau d’enquête spécialisé fut créé pour épauler les chercheurs qui venaient de tout le pays pour tenter de résoudre l’énigme mais en 1977, faute de nouveaux témoignages, le dossier fut enterré sans que personne n’ait pu identifier précisément l’animal en question. La présentation proposera une approche anthropologique et cryptozoologique des faits en se basant sur une enquête cryptozoographique lancée en 2007.17h : En avant-première le documentaire de Léo PONGE (France) : «Bigfoot, y es-tu ?»
20h00 : Banquet avec les conférenciers
Dimanche 14 avril 2013
9h30 : Jean ROCHE (Journaliste scientifique – France) : «Iceman, le dessous des cartes»
La visite de Sanderson et Heuvelmans à Hansen fin 1968, pourquoi cela a-t-il mal tourné ? L’article de Saga (l’Iceman tué au Minnesota), quoi en penser ? Les mauvais arguments de Bernard Heuvelmans. Bigfoots dans la région des Grands Lacs, dessins d’après des témoignages, faons étripés en automne, etc. Des nouvelles de Frank Hansen jusqu’à son décès en 2003, ses différentes manifestations. L’Iceman a-t-il été encore photographié en 2002 ? James Stewart était-il le « propriétaire » ? Des présomptions, pas de preuves… 10h30 : Promenade nature dans le parc du Castel (27 ha) (participation facultative, PAF : 2€) La section dinantaise de Natagora nous invitera à nous promener dans le parc lors d’une visite guidée de 2 heures. Nous découvrirons plantes et animaux qui peuplent ce parc classé Natura 2000. 12h30 : Apéritif et buffet14h30 : Dr. Florent BARRERE (Dr. en cinéma – France) : «Coelacanthe : le grand-père de l’Homme »
Comment le cœlacanthe, poisson pélagique déjà connu à l’état fossile est devenu par la force des choses « le grand-père de l’homme » ? Le cœlacanthe, loin de son simple statut scientifique, devient l’objet de tous les fantasmes dans les années cinquante. Dans les années quatre-vingts, il s’extraira heureusement de ce marasme et des scientifiques étudient aujourd’hui de manière originale (et cryptozoologique) la possible survivance de nouveaux foyers de cœlacanthes.14h30 : Pause-café
15h15 : Eric JOYE (Belgique) : « L’Homme Sauvage dans les traditions belges »
Que ce soit dans le folklore ou les légendes et contes l’Homme Sauvage est bien présent en Belgique parfois sous une forme identifiable parfois en filigrane. 16h00 : Pr. Franco TASSI (Dr. en zoologie, ancien directeur du Parc des Abruzzes – Italie) : « Situation du Lynx et autres cryptides en Italie »16h45: Table ronde et Conclusion du Colloque
Compte-rendu du W-E
Le colloque 2013 a vécu. Ce fut comme toujours un grand moment de retrouvailles pour certains, de découvertes pour d’autres, mais laissons une des participantes nous en faire le résumé ci-après et visionnez-en des extraits ici
Samedi pluvieux, mais comme nous sommes à l’intérieur…
– D’abord un rappel d’Eric Joye sur le grand nombre d’espèces découvertes ses 20 dernières années, et qui, de fait, laissent espérer les cryptozoologues. Et pas seulement de petits animaux comme le pensent beaucoup de gens, mais des mammifères comme l’antilope saola, le pécari géant, des requins…
– Le géologue Patrick De Wever, du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (MNHN par la suite dans ma synthèse), nous a parlé de la notion de temps, a distingué la mesure de temps et l’interprétation que l’on en fait (le recul des glaciers n’est pas dû aux changements climatiques, certains ont avancé (Le Sólheimajökull en Islande, avançait depuis 1998, et aujourd’hui recule de 100m/an), d’autres remplacent actuellement des prairies présentes à la Renaissance (Le Cervin). Les dégradations actuelles accélèrent peut-être le processus, mais n’en sont pas la cause.
Le fait est que lors d’un exposé, l’on emploie toujours ces mots « On sait que… », et dans ce cas nous sommes dans le dogme et non dans la science. Il n’y a plus d’approche scientifique.
La mesure du temps et la crise Crétacé/Tertiaire (K.T). Et le fait que son impact se voit sur la courbe de la biodiversité marine, mais pas terrestre.
Après le repas de midi :
– Michel Raynal, biochimiste, a fait un rappel des observations du Waitoreke, cet animal à l’allure de loutre, en Nouvelle-Zélande. Mentionné la première fois par James Cook alors qu’il fait une escale durant son voyage sur le Resolution.
La dernière observation recensée remonte à mars 2011.
Une analyse cryptozoologique reprenant toutes les observations en détails, et par un tableau récapitulant la taille, la description donnée des pattes, de la queue, de la tête, de l’aspect. Les données linguistique (deux noms donnés à cet animal), les données tirées de la tradition (deux animaux bien différents sont décrits par les Maoris), et paléontologiques (ancêtre d’un monotrème et d’un mammifère).
Suite à tout cela donc, 10 rapports jusqu’en 1910 rapportent un animal terrestre, et 85 autres décrivent jusqu’en 2011 un animal aquatique.
– Michel Segonzac, océanographe, nous a parlé des fonds marins, des abysses, et de leur richesse. Découvreur de la Galathée yéti (Kiwa hirsuta), son travail est la taxonomie (description et classification des espèces). La découverte de l’existence de sources hydrothermales, en 1977, par des Américains, puis l’identification des suintements froids, en 2002, par des géologues, sont deux milieux bien distincts, accueillant de très importantes communautés animales, totalement inconnues jusqu’alors.
Et un rappel des faits et des découvertes sur les calmars géants.
– Pour finir, Grégory Beaussart, anthropologue culturel et japonologue, a fait une approche ethno-cryptozoologique de l’hibagon, un primate inconnu aperçu pour la première fois dans les années 1970 sur le territoire de Saïjô. D’abord une piste relevée sur le chantier du parc d’Hiroshima. Bien qu’un département de recherche ait été mis en place dès l’année suivante (1971), il ferma quatre ans plus tard. Mais le souci des cryptides du Japon, rarement évoqués et pourtant nombreux si l’on arrive à démêler les faits réels des nombreuses légendes et traditions du Japon. La difficulté à accéder aux informations au Japon est elle aussi mise en avant.
Un peu brouillon, dommage car le sujet aurait mérité d’être plus approfondi, et reste en tout cas intéressant. Avis aux amateurs du Japon, il y a des recherches à faire là-bas.
Après le repas, nous avons eu droit à une projection du film « Bigfoot, y es-tu ? » ou une synthèse des expéditions Sasquatch par l’Abepar.
Le lendemain matin.
– Le journaliste scientifique Jean Roche, a fait un exposé sur « Iceman« , la fameuse dépouille conservée dans la glace et examinée en 1968 par Bernard Heuvelmans et Yvan Sanderson. Pourquoi et comment toute cette histoire a pu si mal se terminer, tous les obstacles, les mésententes entre les deux hommes.
Pour finir avec les observations, toujours d’actualité, d’hominidés dans le Minnesota où se sont déroulés les faits.
Avant de manger, une promenade dans le parc de l’hôtel (et où finalement le plus sympa était dans le bassin près du restaurant : tritons, crapauds, oeufs de grenouilles et de crapauds).
Nous terminons la journée avec deux interventions :
– Florent Barrère, docteur en cinéma, nous a parlé du coelacanthe, sujet de son dernier livre. Où comment les médias se sont emparés de ce poisson « fossile vivant » et même décrit comme « le grand-père de l’Homme » ( alors qu’il ne fait même pas partie de ces tétrapodes amphibies qui, un jour, ont gagné la terre ferme ), au détriment de poissons tout aussi intéressants, tel le Baramunda découvert par les Australiens avant le coelacanthe et qui n’a fait aucun bruit dans les médias.
– Et le dimanche se termine avec E. JOYE qui nous a parlé des différents cortèges et traditions carnavalesque belges, où sont présents les fameux « hommes de feuilles » ou « hommes sauvages », et leur rapport aux légendes qui pourraient évoquer des hommes sauvages.