Dans l’ombre du Sasquatch : L’abominable vérité sur le célèbre cryptide et les personnes qui le chassent ( par Brandon Barrett )
On dit souvent au sujet de la cryptozoologie que c’est le monstre qui vous trouve en premier et non l’inverse.
C’est également vrai pour Bill Miller — l’un des principaux chercheurs de Sasquatch de Colombie-Britannique — qui prétend avoir rencontré le gigantesque hominidé velu pour la première fois il y a près de 30 ans lors d’une nuit brumeuse au Minnesota.
Entassé dans un bateau à moteur avec son camarade de pêche, Miller commençait à piquer du nez quand il a entendu un bruit sourd « comme une sonnerie lointaine ».
Au début, le bruit était si faible et imperceptible qu’il a à peine pu l’enregistrer. Mais le battement régulier – baboum, baboum, baboum — s’amplifia rapidement et fut accompagné par un bruit de respiration lent qu’il attribua d’abord à un ours Kodiak ou à un élan.
Miller réveilla alors son ami à la fois pour trouver se rassurer mais surtout pour s’assurer qu’il ne souffrait pas d’hallucination auditive.
« Je me souviens avoir ressenti des picotements dans la nuque et sur la tête », raconte Miller avec son accent mélodieux Midwest.
« Si cette chose entre dans l’eau, je démarre le bateau plein gaz pour filer d’ici, cria-t-il apeuré à son ami. Je ne vais pas attendre ici pour savoir ce que c’est. »
Une forme imposante sortit de la brume brièvement, offrant à Miller son première vision de la créature mythique.
« Je ne pouvais pas vraiment expliquer ce que c’était », se souvient-il. « C’était juste un sacré grand gaillard ».
A l’époque il ne connaissait que peu de chose de l’histoire du Bigfoot mythique. Cet incident planta en lui les graines de ce qui allait devenir sa nouvelle passion.
Il finira par quitter Peoria dans l’Illinois pour Harrison Hot Springs en Colombie-Britannique.
Cette ville balnéaire de Colombie-Britannique est l’endroit où je me suis retrouvé lors d’une étonnante chaude journée d’octobre à errer à la recherche d’une sorte de guru local – ou n’importe quoi d’autre — qui pourrait confirmer ce que j’avais entendu concernant cette ville qui serrait une sorte de Mecque pour tout ce qui touche au Sasquatch.
Ce dernier fut facile à trouver, il suffisait de s’aventurer dans une des nombreuses boutiques des environs pour trouver toutes sortes de gadgets et de T-shirts à l’effigie du « Bigfoot ».
J’y ai même trouvé ce qu’on m’assurait être de la sueur de Sasquatch, mais qui n’était que du savon liquide.
Il semble que chacun dans cette ville ait quelque chose à raconter sur l’insaisissable bipède.
Quant à savoir s’ils croient ou non à leurs propres histoires, ceci est une autre affaire.
Pour le meilleur et pour le pire, la créature à imprégner la psyché collective de la ville, elle est placardée sur les façades, les couvertures des guides et s’est même perchée à l’entrée de ville au travers d’une sculpture en bois grandeur nature qui salue les visiteurs.
« Depuis 50 ou 60 ans, le Sasquatch fait partie de l’image de marque d’Harrison, » explique Robert Reyerse, directeur de l’office du tourisme de la ville.
Depuis quelques années, les élus locaux sont totalement conquis par le pouvoir marketing du Sasquatch et planifient même de construire un musée qui lui sera dédié et qui contiendra quelques objets curieux.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi.
Lorsque les élus ont commencé à vouloir recréer leur ville en station balnéaire haut de gamme au milieu des années 2000, ils trouvèrent que « le sasquatch n’était tout simplement pas assez classe pour la ville » raconte Reyerse.
« Mais, il a fait clairement un sacré retour. »
Que ce soit voulu ou non le Sasquatch à une importance indéniable pour l’industrie touristique d’Harrison, mais il était aussi présent dans les traditions locales depuis des générations.
Depuis 1920, plus 3 000 observations de Sasquatch ont été rapportées dans la région, et une grande partie d’entre elles sont concentrées dans les alentours d’Harrison.
C’est une part vitale de la culture et de l’histoire des Amérindiens du peuple Sts’ailes : peintures et masques représentent l’être mythique depuis des centaines d’années. Voir un sasquatch est – au dire des Sts’ailes — est un coup de chance qui apporterait de grands bienfaits aux témoins chanceux.
Harrison est aussi le lieu de villégiature d’éminents cryptozoologues, tel l’ancien maire âgé de 88 ans John Green.
Pionnier dans le domaine de la recherche du Sasquatch, Green est aussi l’un des premiers à avoir enquêté sur le film controversé de « Patterson-Gimlin » tourné en 1967 près de Bluff Creek en Californie.
L’une des observations les plus intéressantes date de 1884.
Le journal « The Daily British Colonist » rapporte « qu’une étrange créature » a été capturée aux abords d’un tunnel ferroviaire près la rivière Fraser.
« Jacko » — comme l’ont surnommé les personnes qui l’ont capturé — ressemblait à un gorille avec de longs poils noirs, mesurait 1 m 40, pesait 57 kg et grimpait à une vitesse étonnante parmi les rochers.
D’après l’une des versions des faits, un docteur a examiné la créature blessée, il a déterminé qu’il ne s’agissait pas d’un humain et a recommandé qu’il ne soit nourri que de baies et de lait de chèvre en attendant de pouvoir l’envoyer en Angleterre pour être exposé devant des milliers de curieux.
Mais vivre une vie d’esclave ne faisait pas partie des plans de Jacko, qui s’est évanoui dans la nature avant le début de son voyage transatlantique.
L’anthropologue Grover Krantz a émis l’idée que Jacko aurait en fait été vendu au forain P.T Barnum pour être mis en scène sous le nom de « Jo-Jo le gamin à face de chien ».
Comme beaucoup d’endroits où la forêt occupe une place importante dans l’imaginaire, il y a eu de nombreuses observations de Sasquatch au fil des ans.
En 1970, Bill Taylor a raconté avoir vu, à 20 kilomètres au nord de Squamish, un spécimen de 2 m 10 gambader sur la route en tenant un poisson dans sa main velue.
Il y a environ 10 ans, trois membres d’une famille de randonneurs parcouraient un itinéraire le long d’une exploitation forestière abandonnée dans le canyon de Cheakamus lorsque des grognements se sont fait entendre aussitôt suivis des aboiements de leur chien effrayé.
Ensuite le père de famille a vu une silhouette bipède sombre s’enfuir dans la forêt. Tout le monde a alors remarqué qu’une odeur nauséabonde imprégnait l’air.
Une vidéo postée sur Youtube en mai 2014 montre une silhouette noire solitaire cheminant entre des monticules de neige dans une chaîne de montagnes isolée près de Tricouni Peak, suscitant des débats à travers tout le pays.
Le clip a obtenu des millions de vues.
Les partisans du Sasquatch argumentent qu’aucun être humain rationnel n’irait parcourir un dénivelé de 600 mètres sans le moindre équipement.
Trois semaines après la mise en ligne, un homme de Maple Ridge se faisant appeler « Ridgewalker Pete (Pete qui marche sur la crête) » a prétendu être le Sasquatch de la vidéo tournée environ 2 ans plus tôt.
Le seul problème c’est, d’après l’agenda de Pete, que ce dernier n’était dans la région qu’en juillet soit plus de trois semaines après la date de tournage de la vidéo.
Dan Swarnstrom, habitant depuis longtemps à Whistler, a occupé une bonne partie de son temps libre à tracer des sentiers de VTT dans les montagnes environnantes. Il est convaincu de l’existence du fameux cryptide qu’il a eu l’occasion d’observer à trois reprises.
« On aurait dit Arnold Schwarzenegger dans une longue veste grise à capuche », se rappelle-t-il au sujet d’une de ses observations. Mais ce n’est pas que le physique qui lui rappelle l’acteur bodybuildé, c’est aussi sa voix puissante de baryton émettant des hurlements gutturaux.
« Je ressentais certains des sons comme s’ils sortaient du sol, tellement ils étaient puissants. Ils faisaient littéralement vibrer ma cage thoracique » ajoute-t-il.
Swarnstrom dit avoir parcouru des centaines de pistes dans toute la zone Cheakamus et Tricouni, il a même mis en place quelques caméras à déclenchement automatique dans les profondeurs de la forêt pour capturer une image de l’hominidé velu.
Néanmoins, Swarnstrom admet que le Sasquatch l’a observé beaucoup plus souvent qu’il ne l’a vu lui-même.
« Il m’observe depuis des années, dit-il. Il en sait beaucoup sur moi alors que je ne sais presque rien de lui. »
Tout ce qui a été révélé plus haut n’a pas pour but de vous convaincre ou non de l’existence du Sasquatch, mais seulement de vous fournir le contexte historique.
En réalité, tous les rapports d’observation et empreintes du monde ne suffiront pas à convaincre les sceptiques. Il y a déjà de nombreux articles, livres et documentaires pour convaincre les plus ouverts d’esprit.
La véritable fascination, je pense, ne vient pas de la possibilité de l’existence d’une créature dans la forêt, mais de notre quête perpétuelle pour le trouver.
À quoi bon chasser si ce n’est une proie illustre ? Qu’est-ce qui pousse ces cryptozoologues amateurs à affronter constamment le ridicule, le mépris de la société et le rejet de la communauté scientifique ?
Cinglés contre Fortes têtes
Nous sommes une société débordante de scepticisme, bombardé de plus d’informations quotidiennes qu’aucune autre génération dans l’Histoire humaine.
Notre vision du monde est calcifiée par le « je-sais-tout » de l’Internet, la peur d’avoir tort, mais aussi d’être humilié et tournée en ridicule à cause de cela.
Pour nos ancêtres, cependant, l’angoisse lancinante de l’inconnu n’était pas juste l’expérience d’une pensée existentielle, mais une réalité quotidienne. Les coins les plus éloignés du globe étaient – pour ce qu’ils en savaient — grouillants de créatures étranges et sauvages que seules les plus sombres imaginations étaient capables d’effleurer.
Les murmures de monstres mystérieux errant dans les montagnes ou parcourant les profondeurs des océans n’étaient pas traités avec autant de dédain, mais avec la possibilité d’être vraisemblables, car, comme Brian Regal – historien à l’Université de Kean — l’explique : « Les scientifiques de l’époque pensaient que ces étranges créatures inhabituelles pouvaient vous montrer un petit aperçu de la diversité biologique du monde. »
Auteur du livre « Searching for Sasquatch: Crackpots, Eggheads and Cryptozoology », Regal attribue ce changement d’attitude des scientifiques au sujet l’étude des « monstres » à un homme : Richard Owen.
L’un des plus célèbres naturalistes de l’époque victorienne, Owen n’avait aucune bienveillance envers les idiots. Lorsque le capitaine du navire de guerre britannique HMS Daedelus fit les gros titres en disant que lui et son équipage avait observé un monstre marin géant sautant hors de l’eau, Owen se mit à relever les incohérences dans l’histoire.
« Il est devenu ce qu’on appelle de nos jours un debunker », précise Regal.
Dans une lettre au journal « The Times of London », Owen emet comme explication que ce que l’équipage croit avoir vu n’était qu’un « Phoque Géant » que l’on ne croise que rarement de nos jours ou encore des baleines en plein accouplement, ce qui à l’époque n’avait jamais été observé.
Bien sûr, Owen n’était pas le premier à essayer de discréditer les histoires de bêtes dangereuses dans des terres lointaines, mais en raison de l’influence qu’il avait, d’autres lui ont emboité le pas et la bataille entre la science traditionnelle et la science marginale a commencé.
C’est une différence d’approche qui divise toujours les chercheurs, certain groupe s’en tenant rigoureusement aux méthodes scientifiques alors que d’autres, plus soucieux de faire dans le spectaculaire, utilisent des méthodes plus « colorées ».
« Il existent des groupes de chercheurs de Sasquatch qui montent des canulars et d’autres qui sont tout simplement des malades mentaux.
Ils parlent de Sasquatch transdimensionnel, de Sasquatch capable de changer de forme ou d’engager une conversation par télépathie. Cela relève plus du problème de santé mentale et non du monde la science » d’après John Kirk, président du British Columbia Cryptozoology Club.
Après près de trente ans à enquêter sur les cryptides, Kirk a constaté que le fossé qui sépare les deux catégories peut-être tracées le long du 49ème parallèle et remarque que la différence est très flagrante entre les « squatchers » canadiens et leurs homologues américains.
« Ici, au Canada la fracture est vraiment basée sur la vérité et l’erreur ; alors qu’aux États-Unis c’est le factionnalisme et l’égoïsme qui prône.
Tout le monde là-bas veut être celui qui sera le premier à apporter LA preuve.
Au Canada, nous sommes plus patients, nous nous réjouiront quand quelqu’un obtiendra la preuve au bout du compte. Pour nous ce n’est pas une course, nous accueillons tous ceux qui participent à cette quête. En Amérique, ils font preuve d’une sorte d’anxiété presque irréelle » explique-t-il.
Pour preuve de la théorie de Kirk, il n’y a pas besoin de chercher plus loin que la série de téléréalité « Killing Bigfoot » sur Discovery Channel.
L’émission lance sur la piste du bigfoot, notamment, un dingue d’armes à feu, des vétérans de la Guerre du Vietnam et un ex-catcheur professionnel. Utilisant des techniques furtives d’inspiration militaire et des munitions tout à fait réelles les membres du groupe sont déterminés à amener un bigfoot sur une table d’autopsie alors qu’ils n’ont jamais été capables d’abattre autre chose que quelque cerfs.
Andy Dittrich travailla pour l’émission en tant qu’assistant et, malgré les bons moments passés à suivre la petite milice à travers les forêts texanes et les marais de Louisiane, il n’a pas vu la moindre preuve supplémentaire de l’existence de la créature.
« Il y a là-bas autant de bigfoot que de licornes ou de dieux, » plaisante-t-il.
« Mais ces gars sont sympathiques et ne veulent pas que ce qu’ils font soit mal vu. Oui, ils sont un peu timbrés, mais ils ne font de mal à personne. Ils veulent tuer un bigfoot, mais qu’est-ce qu’ils vont tuer ? Ils n’en verront jamais, donc pas de problèmes. »
Pourtant, contrairement à ce que pensent beaucoup de chercheur de Sasquatch, il y a des scientifiques qui aimeraient ajouter la créature à la liste des espèces.
« Les pires ennemis de la cryptozoologie ne sont pas les scientifiques, mais les autres cryptozoologues» affirme Regal. « Vous n’aurez pas la considération que vous espérez sans preuve biologique. Un million de témoignages oculaires n’y changeront rien. »
En chasse
Ma sortie avec Sasquatch Country Adventures – lancé par Bill Miller en 2012 — approchait et je trépidais d’impatience.
Après avoir payé la facture de 115 $ pour avoir le privilège de parcourir les « spots à Bigfoot » d’Harrisson, je signe une décharge de responsabilité en cas : de catastrophe naturelle, panne d’équipement, rencontre malheureuse avec la faune locale et autres accidents imprévus.
La raison principale de ma méfiance était que je n’avais absolument aucune idée du genre de personne avec qui je passerais la journée. Alors que la cryptozoologie attire toute sorte de gens, je m’attends à trouver des baroudeurs bardés d’armes et complètement allumés.
Miller est tout sauf ce genre personne.
Homme modeste, mais génial, il est un conteur naturel capable de remplir les blancs en enchaînant sur n’importe quel sujet.
Ce qui m’a le plus frappé chez Miller est sa positive attitude. Il ne parle pas de grande conspiration couverte par le gouvernement. Il est sûr de ses convictions et pas du tout perturbé si vous ne les partagez pas.
Il a aussi survécu à un cancer, ce qui explique peut-être son ambivalence envers les « non-croyants ».
Pourquoi perdre son temps à vouloir convaincre les autres de quelque chose dont vous ne doutez pas ?
Il n’a pas de grandes rêves de gloire ou de richesse si jamais il arrivait à apporter une preuve irréfutable de l’existence du Sasquatch.
« J’ai toujours dit que si je pouvais finalement filmer ou montrer un Sasquatch une bonne fois pour toutes je m’arrêterais », se souvient-il. « J’irais pêcher, faire d’autres trucs de ce genre. Il y a plein de choses que j’aimerais faire pendant les années qu’il me restera à vivre après. »
Malgré mon hésitation initiale, même si ça n’aide pas, je me sentais excité par l’expédition alors que je grimpe dans le véhicule tout-terrain de Miller.
Alors que nous nous avançons plus profondément dans les bois surplombants Harrison, esquivant les branches trop basses et stoppant pour esquiver un faisan qui nous coupe la route. Je me suis ouvert à la possibilité – aussi mince soit-elle — que nous puissions réellement apercevoir un Sasquatch. Mes sens étaient en alerte, comme si chaque arbre, chaque craquement de branches me donnaient l’impression qu’il y avait « quelque chose » par ici. C’est peut-être là que réside le charme pour Miller et ses compatriotes : les possibilités d’émerveillement infinies, la possibilité que nous n’ayons peut-être pas « toutes les réponses ».
« Une petite partie d’entre nous veut croire à la magie. » déclare Patricia Taylor, qui a quitté un travail bien payé à Vancouver plusieurs années auparavant pour s’aventurer ici chaque mois.
« Pour moi, cet émerveillement digne d’un enfant est la clé de ce que je fais et je pense que beaucoup l’ont perdu, » poursuit-elle. « Une part de nous-mêmes souhaite revenir au temps où l’on croyait aux fantômes, au Père Noël et la Petite Souris, parce que cela nous laisse un sentiment d’émerveillement. Qui n’aime pas ces sensations ? »
Il est facile de ressentir cet émerveillement en se promenant à travers les buissons du Sasquatch Provincial Park, essayant de me glisser dans les pas de ceux qui avant moi ont dédié leurs vies à chercher quelque chose qu’ils n’ont jamais vu, pour quelque chose qu’ils n’ont jamais vraiment compris.
Peut-être que ces femmes et ces hommes qui cherchent le Bigfoot sont en fait à la recherche d’une version idéalisée d’eux-mêmes.
« Ce modèle représenté par le Bigfoot, ne faire qu’un avec la nature, ne pas dépendre de la civilisation, passée inaperçu depuis des millénaires, c’est une idée très séduisante » explique Lynne McNeil, spécialiste des folklores à l’Utah State University. « Traquer le Bigfoot vous permet d’agir comme lui, vous plongeant dans la nature vous éloignant de la civilisation et des responsabilités de la vie en société. Cela offre aux gens un paysage magique, une occasion d’adopter les désires les plus profonds de leur propre vie. »
Lorsque notre virée touche à sa fin, je ne suis pas plus proche de voir un Bigfoot qu’au début de la journée. Pourtant je ne suis pas déçu.
Alors que notre véhicule s’extirpe d’une route forestière en direction du centre-ville, de la civilisation, loin de la magie du territoire des Sasquatches, Miller me lance spontanément une anecdote.
« Des tas de gens me disent : Mec, j’adore tes histoires. Si je reviens, est-ce que tu m’en raconteras plus ? »
Il marque une pause, se tourne vers moi un petit sourire aux coins des lèvres.
« Je leur réponds : je ne vous en raconterai pas seulement plus, je vous en raconterai même des vraies la prochaine fois. »
Il laisse échapper un beuglement chaleureux en conduisant alors que la lueur orange du crépuscule s’éteint furtivement par-delà les montagnes.
D’après http://www.piquenewsmagazine.com/whistler/in-the-shadow-of-the-sasquatch/Content?oid=2615594