Sasquatch 2015 (Partie 2) : Le Lac Perdu
Introduction
Après avoir évoqué dans la partie 1 de Sasquatch 2015 le voyage, l’arrivée et l’installation du camp ainsi que les premières découvertes, voici la suite de mes aventures
Jeudi 28 mai
Aujourd’hui jour de lessive et de mise en ordre du camp.
J’en profite aussi pour compléter et classer mes notes, transférer des fichiers et vérifier le fonctionnement de mes appareils.
Ce soir j’ai passé quatre heures à l’affût dans l' »observatoire » que je me suis aménagé.
Il se situe sur une hauteur dans la mise à blanc près du campground, non loin de l’endroit où j’ai entraperçu l’ours.
Cette fois pas un mammifère ne se montrera, malgré la multitude d’empreintes de coyotes et de cerfs mulet que j’y ai relevée.
Au retour une bête a fait du bruit en s’éloignant.
Etrangement je n’ai pu la voir bien que ce soit en terrain dégagé et sans problème de visibilité malgré la nuit tombante.
Cet événement me rappelle furieusement l’épisode que j’ai vécu lors de Sasquatch 2009 où dans la même zone j’ai eu la même expérience : « quelque chose » qui s’éloignait sans que j’aie pu la voir. Mais là, je me trouvais dans un milieu forestier à l’époque.
Vendredi 29 mai
Aujourd’hui je décide d’aller explorer un lac isolé où il est possible qu’il y ait une activité Sasquatch.
Je ne connais pas l’endroit et j’ai mis au moins 2 heures pour trouver le chemin d’accès, malgré une carte et mon GPS.
Après avoir emprunter une route forestière bien praticable, j’arrive à un croisement de plusieurs chemins. Je choisis de suivre un premier chemin.
Au bout d’un bon kilomètre, le chemin empierré et étroit – presqu’un sentier – est barré par des arbrisseaux qui y poussent et empêchent davantage la progression d’un véhicule.
Je continue donc à pied, ce qui m’amène aux abords d’un marais à moins de 500 m du lac d’après la carte et mon GPS, mais je ne me risque pas dans les eaux stagnantes où ne poussent parmi des saules que des choux puants (Symplocarpus foetidus) .
Je décide de tester un autre chemin.
Ce chemin empierré et tout aussi étroit m’amène le long d’une falaise. Il est barré lui-même par une ravine dans le fond de laquelle coule un ruisseau. Il reprend sur l’autre berge.
Si la progression est peut-être possible avec certains véhicules, moi, je ne m’y risque pas : je n’ai ni envie d’abîmer mon véhicule de location ni d’être coincé au fond de la ravine, loin de tout secours possible immédiat.
Je décide donc de poursuivre à pied.
Je me rends compte rapidement que je connais l’endroit pour l’avoir visité l’année passée avec le fils de Rob : il ne me mènera pas au lac.
Je rebrousse chemin.
La sortie du véhicule de la zone sera un peu laborieux et stressant.
Je ne pouvais faire les 2 kilomètres en marche arrière donc il me fallait tourner le véhicule.
La manœuvre était assez délicate : devant la ravine, à droite un précipice et à gauche des buissons et une paroi rocheuse. Autant dire que je devais manœuvrer dans un mouchoir de poche.
Après plusieurs minutes de manœuvre, de stress et de bip-bip du système anti-crash arrière, je parviens à tourner le véhicule dans la bonne direction et à m’échapper de la zone.
Il me restait une troisième voie à explorer.
Celle-ci, impraticable en voiture, m’emmena également vers un cul-de-sac, mais cependant je pus découvrir des empreintes de coyote, de wapiti, de cerf mulet et de superbes empreintes d’ours noir (patte avant et patte arrière).
Je rejoins mon véhicule.
Il me restait une autre solution : reprendre la route forestière principale, traverser une nouvelle mise-à-blanc et emprunter une route que j’avais relevée un peu plus tôt.
Plus aucune autre possibilité ne s’offrait à moi, même si je commençais à me demander si j’arriverais jamais à trouver ce lac.
Et GPS, terrain et carte ne me semblaient pas en accord : le terrain ne correspondait pas à la carte et le GPS m’indiquait une erreur de 5 m par rapport à la réalité du terrain.
Décidément trouver ce lac, pourtant à portée de main selon la carte et le GPS, devenait une entreprise aussi complexe que trouver un Sasquatch.
Me voilà donc sur ce chemin forestier qui traverse la mise à blanc.
Je ne suis pas sûr qu’un véhicule autre qu’un 4X4 serait à même d’y progresser tant la route a été défoncée par endroits par les engins forestiers, mais bientôt je retrouve une route asphaltée bien meilleure entourée de forêt et qui m’amènera à une vaste clairière.
Fin de la route et début d’un chemin forestier étroit, semblable à tous les précédents.
Je décide encore une fois de ne pas y risquer la voiture et de le parcourir à pied.
Au bout de 2 km à travers la forêt j’aperçois le bleu d’une pièce d’eau à travers les conifères. Le lac ?
Heureusement le sentier me conduit droit sur une plage et cette fois la carte correspond au GPS.
Je suis enfin arrivé au lac que je cherche !
Tel que la carte me l’indique, il y a un emplacement pour camper et même des toilettes rudimentaires !
Un bon endroit pour amener des gens camper quelques jours.
Je vais y rester environ 2 h.
Qu’il est agréable de bénéficier de la tranquillité de ce lac isolé et où l’on voit danser la lumière sur l’eau !
Il n’y a que le splash des poissons qui tentent d’attraper au vol des insectes, un couple de pygargue à tête blanche et leur jeune qui fendent l’air de temps à autre, et des oiseaux de toutes sortent pour troubler la quiétude du lieu en ce milieu d’après-midi.
Nombreuses empreintes d’ours, de wapiti et de loups dans la zone mais pas un mammifère ne montre le bout de sa truffe.
Je me risque quand même à pousser mon « cri de sasquatch » mais seul l’écho me répondra.
(A suivre)