Sasquatch 2016 B (3e et 4e jour) : Enfin, l’installation !
Samedi 27 août
Après une journée de voyage me voilà enfin au camp ! Rob, sa femme et sa fille, Amélia, s’y trouvent également de même que plusieurs campeurs.
J’occupe ma parcelle habituelle.
Amélia me donne un coup de main pour monter mon camp puis nous allons rejoindre ses parents qui entre-temps sont rentrés à la maison.
Je dînerai chez eux avant de rentrer au camp.
J’en profite pour contrôler si ma banque m’a répondu suite à mon message que je leur ai envoyé concernant mon problème de carte Visa.
Aucune réponse ! La chose est curieuse.
Dimanche 28 août
Lors de ce bref séjour j’ai décidé d’aller explorer la zone de l’Atelier ou Sasquatchland 2.
Me voilà sur zone !
Aujourd’hui le temps n’est pas des plus terribles. Il y a du vent et de brèves averses.
Je m’installe confortablement sur un tapis de mousse, un peu en hauteur mais caché par un tronc abattu et à contre-vent.
De là je peux observer une vaste portion du Sasquatchland et je ne devrais pas être (trop) visible.
Les heures passent et à part le vent, la pluie et quelques grands corbeaux qui croassent au-dessus de ma tête pas l’ombre d’un animal.
De plus ma caméra décide de me lâcher. J’ai l’habitude que le volet de fermeture de l’objectif ne se ferma plus automatiquement en période humide, mais cette fois c’est tout l’appareil qui ne répond plus. J’espère que ce n’est que momentané mais je crains le pire et de devoir le faire réparer en rentrant en Europe.
Je décide donc de quitter l’endroit et de rentrer au camp car sans caméra il ne me sert pas à grand chose de rester en planque.
Le camp s’est vidé en partie durant mon absence.
Je passe la soirée avec Rob son épouse et leur fille, ainsi que Darcy et sa famille.
Souvenez-vous, Darcy est la femme qui nous a accompagnés lors de l’affût nocturne en mai.
Elle est occupée à écrire un libre sur le Bigfoot, mais je n’ai aucune idée du niveau de son expérience sur le sujet.
Lundi 29 août
Il faut aujourd’hui que je règle le problème de ma caméra qui passera par l’achat d’un nouvel appareil : je ne peux rester sans moyen de filmer.
Je descends en ville et tout d’abord je profite pour contrôler mes mails et surtout si la banque m’a répondu. Aucune réponse : voilà qui devient inquiétant.
Je fais le plein d’essence et tire quelques billets à un distributeur.
Le tour des deux magasins d’électronique de la ville ne donne aucun résultat : ils ne vendent pas de caméscopes.
Il me faudra donc me rendre au London Drugs le plus proche, à une vingtaine de kilomètres. C’est d’ailleurs dans l’un de leurs magasins que j’ai acheté ma caméra, donc j’ai de bonnes chances de pouvoir en trouver une.
Je trouve en effet un caméscope Sony à « petit » prix.
Quel différence avec l’autre à tous niveaux ! Si j’avais dû conseiller un nouveau caméscope à quelqu’un ce n’est certainement pas celui-là, mais bon!, c’est un dépannage et il devrait faire son office.
Il est temps pour moi de retourner dans la forêt.
Je m’installe à l’affût sur un chemin forestier bloqué par des troncs d’arbres abattus.
Des écureuils se font entendre et j’en aperçois d’ailleurs un qui s’affaire beaucoup à une vingtaine de mètres devant moi.
Et puis soudain j’entends comme des knockwoods plutôt discrets provenant du côté de l’écureuil qui commence à émettre des cris d’inquiétude.
Ces coups sur les arbres (knockwoods) et la réaction du petit rongeur m’intriguent : ce ne sont pas des coups d’une puissance que j’ai rencontrée auparavant mais qui pourtant me semble plus forte que ceux des pics. Mais on parle dans la littérature que parfois le Sasquatch tente d’attirer l’attention d’un humain par de petits sons discrets. Est-ce cela qu’il se passe ?
Je décide de répondre.
Avec une pierre je lance mon premier woodknock en frappant sur le tronc de l’arbre abattu devant moi.
Une; deux, dix secondes passent mais rien.
L’écureuil qui s’agite toujours.
Puis un nouveau woodknock et je réponds une fois, deux fois. Rien comme réponse, alors que d’habitude la réponse ne se fait pas attendre.
Je vais émettre ainsi plusieurs woodknocks et il y aura des woodknocks toujours aussi faibles provenant du même endroit, mais pas vraiment en dialogue avec les miens.
Il y aura encore l’incident de quelque chose qui va se déplacer derrière ma position, mais je n’aperçois rien.
En fait, je m’attends plus à voir surgir le jeune ours aperçu en mai, et qui occupe visiblement la zone, qu’un Sasquatch.
Au bout de deux heures environ je décide d’abandonner et de retourner vers mon véhicule….
Sur mon chemin je croise quelques anfractuosités qui semblent êtres d’excellents abris hivernaux pour ours.
Il est trop tôt pour rentrer au camp et le promontoire boisé qui surplombe l’endroit où j’ai garé ma Ford Escape me tente assez, surtout que les vestiges d’un vieux chemin m’en faciliteront l’accès.
Arrivé à mi-hauteur j’entends le moteur de l’approche d’un véhicule que je verrai passer à côté du mien.
Quelques minutes plus tard il repassera dans l’autre sens. Et je me dis que tout Sasquatch a la possibilité d’observer nos activités sans être aperçu.
J’en suis là dans ma réflexion lorsque le son d’un animal qui semble d’assez bonne taille se déplaçant derrière moi se fait entendre. Ours ou Sasquatch ou… ? Impossible de savoir.
Je remonte encore un peu avant de redescendre vers ma voiture et rentrer au camp.
(A suivre)