Serpent arc-en-ciel, lézard dragon: 163 nouvelles espèces découvertes
Ces espèces, découvertes dans la région du Grand Mékong, en Asie du Sud-Est, sont menacées par le tourisme, le développement industriel et le trafic généralisé, alerte le Fonds mondial pour la nature (WWF).
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L’annonce pourrait être réjouissante, elle est pourtant inquiétante. 163 nouvelles espèces ont été découvertes en 2015 dans la région du Grand Mékong, annonce le Fonds mondial pour la nature (WWF) ce lundi 19 décembre.
Mais cette réserve de biodiversité, qui s’étend des hauteurs de l’Himalaya -où le fleuve d’Asie du Sud-Est prend naissance- jusqu’au Vietnam -où il finit sa course- est particulièrement menacée par le tourisme, le trafic d’animaux et le développement industriel. Elle englobe le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la Birmanie et la province chinoise du Yunnan.
Un serpent dont les écailles reflètent les couleurs de l’arc-en-ciel
Au total, en 2015, WWF a répertorié 163 espèces: neuf amphibiens, trois mammifères, onze poissons, 14 reptiles et 126 plantes. Parmi elles, le parafimbrios lao, un serpent qu’on trouve dans les régions karstique du nord du Laos. Sa particularité: des écailles sur la tête qui reflètent les couleurs de l’arc-en-ciel.
Sur l’île thaïlandaise de Phuket, qui a connu ces dernières années un essor touristique considérable, les scientifiques ont découvert l’acanthosaura phuketensis, un lézard au dos hérissé d’une crête d’épines.
Au Vietnam, c’est une nouvelle espèce de chauve-souris, Murina kontumensis qui a été identifiée. Et dans la province montagneuse de Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande, le tylototriton anguliceps, un genre de triton au marquage rouge et noir a fait penser aux Kligon de la série Star Trek.
Sans oublier, dans la province montagneuse de Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande, le tylototriton anguliceps, un genre de triton au marquage rouge et noir qui fait penser aux Kligon de la série Star Trek.
Ni cette petite grenouille de trois centimètres, la leptolalax isos, recensée au Cambodge et au Vietnam. Elle avait été repérée pour la première fois en 2006 mais il a fallu près de 10 ans pour confirmer qu’il s’agissait bien d’une espère nouvelle.
Le trafic généralisé d’espèces rares
Chaque année, les scientifiques du WWF annoncent la découverte de nouvelles espèces après un long processus d’évaluation par leurs pairs. Mais bien souvent, ils craignent que les espèces ne disparaissent avant même d’avoir été répertoriées tant le développement de la région est rapide. La zone est également connue pour son peu de respect pour l’Etat de droit et ses trafics généralisés.
« La région du Grand Mékong est un aimant pour les spécialistes de la préservation de l’environnement à cause de l’incroyable diversité des espèces qui continuent d’y être découvertes », indique Jimmy Borah, de l’équipe Grand Mékong de WWF. « C’est une course contre la montre pour faire en sorte que ces espèces nouvellement découvertes soient protégées. »
2400 espèces découvertes en 18 ans
La région est menacée en particulier par la construction de routes et de barrages ainsi que par le trafic illégal d’animaux sauvages, pour beaucoup centré sur le Triangle d’or (Laos, Thaïlande et Birmanie), région aussi connue pour la culture du pavot et le trafic d’opium.
« De nombreux collectionneurs sont prêts à débourser des milliers de dollars pour des spécimens rares et en danger« , ajoute Jimmy Borah.
Entre 1997 et 2015, 2409 espèces ont été recensées dans la région, soit deux découvertes chaque semaine.
(D’après L’express)
