Pourquoi les Russes cherchent-ils toujours le yéti?

29/07/2017 | Brèves, Brèves 2017

Pourquoi les Russes cherchent-ils toujours le yéti?

Par KSENIA ZOUBATCHEVA

Crédit : Varvara Grankova

D’innombrables passionnés ont cherché le yéti en Amérique du Nord et en Europe. Mais qu’en est-il en Russie? Les vastes forêts et les immenses montagnes du pays ont à peine été explorées, alors qui sait, la bête poilue se cache peut-être quelque part en Russie…

« Tous les jours ou presque, je reçois de nouveaux témoignages sur le yéti venant de toute la Russie, indique Igor Bourtsev, docteur en sciences historiques et directeur de l’ONG  International Center of Hominology. On énumérerait plus facilement les lieux où il n’a pas été observé que l’inverse ! ».

Son apparition a été rapportée à peu près partout : dans les montagnes du Caucase, dans les régions de Krasnodar, Kirov, Kemerovo et Novossibirsk, en Iakoutie et même dans la région de Moscou.

Bourtsev fait des recherches sur le yéti. Il collecte des preuves depuis voici 50 ans. L’une des dernières apparitions de l’abominable homme des neiges a eu lieu dans la région de Krasnodar. Un homme âgé de 30 ans aurait croisé un grand être poilu une nuit, alors qu’il campait avec un groupe d’adolescents dans la montagne (et non, ce n’était pas sa femme). Il a désormais trop peur de s’aventurer dans la forêt.

Les scientifiques soviétiques à la recherche du yéti

Les histoires sur ce monstre immense vivant dans la nature sauvage abondent dans le folklore depuis des siècles. Des centaines de personnes à travers le monde affirment avoir rencontré la bête mythique, également connue sous le nom de Bigfoot, principalement dans l’Himalaya dans les années 1950. L’Union soviétique n’était pas en reste.

Une commission spéciale fut créée par l’Académie des sciences de l’URSS dans les années 1950 afin de confirmer l’existence du yéti, mais, suite à une expédition infructueuse dans les montagnes du Pamir en 1958, l’affaire fut classée. Depuis, seuls les vrais passionnés ont effectivement tenté de le trouver.

Alors que les chercheurs occidentaux pensaient que Bigfoot pouvait être un singe géant, leurs homologues russes le considéraient très proche des humains.

L’historien soviétique Boris Porchnev, qui publia l’un de ses premiers livres sur le sujet en 1963, qualifiait ces créatures d’« hominoïdes » et pensait qu’il s’agissait de représentants survivants de l’espèce néandertalienne longtemps disparue, mais ces thèses n’ont pas eu de grande résonance.

Il a cependant lancé une nouvelle discipline scientifique consacrée aux créatures ressemblant aux humains, l’hominologie.

Après la publication du célèbre enregistrement Patterson-Gimplin (lire « Gimlin ». NdC) Bigfoot en 1967, les chercheurs russes furent les premiers à étudier son authenticité.

D’après Bourtsev, qui put visionner la séquence, une grande équipe de spécialistes (dont des biomécaniciens, des criminologues et des cinéastes) étudia soigneusement la bande pour conclure que la vidéo n’était pas un faux et qu’elle montrait effectivement un yéti femelle géant mesurant 210 cm…

La recherche sur l’abominable homme des neiges connut un autre développement intéressant dans les années 1970, quand Bourtsev se rendit en Abkhazie, sur les traces des enquêtes de Porchnev, pour étudier les restes de le supposé yéti femelle surnommé Zana. Après plusieurs expéditions, il revint avec deux crânes massifs censés avoir appartenu à Zana et à son fils, mais le manque de financement empêcha la poursuite des recherches jusqu’à ce jour.

Nouvelles découvertes

Alors que les témoignages ont toujours été pléthoriques, au tournant du siècle, les chercheurs russes ont commencé à collecter des indices physiques censés prouver l’existence de l’immense créature, tant en Russie qu’à l’étranger.

« Nous avons découvert des structures en bois faites à la main, des objets artisanaux et des symboles qui semblaient s’apparenter à ceux découverts dans d’autres pays, notamment en Grande-Bretagne, en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Canada et aux États-Unis », raconte Bourtsev.

Dans certains cas, des arbres étaient scalpés et enterrés à l’envers, ce qui nécessite une grande force physique et ne peut être fait par l’homme. Les témoignages indiquent également que le yéti possède des pouvoirs paranormaux et qu’il est capable de comprendre les humains. Au cours de ces dernières années, les chercheurs américains ont avancé un peu plus loin et suggéré que l’immense bête poilue parlait sa propre langue et qu’elle était apparentée à l’être humain.

Pourtant, le monde scientifique refuse de prendre ces recherches au sérieux.

« L’existence supposée de l’homme des neiges doit être examinée plus en détail. Nous n’avons pas encore de réponse définitive, nous explique Sergueï Charakchane, attaché de presse de l’Académie russe des sciences. Il n’existe pas de preuve formelle et on ne peut pas se fier aux témoignages oculaires. D’un autre côté, nous connaissons également la récente découverte montrant que l’humanité ne descend pas d’une espèce de singes, mais de quatre espèces ! Les scientifiques russes qui ont fait cette découverte ne l’ont pas encore rendue publique, mais c’est un fait scientifique ».

(Retrouvez l’article sur Russia beyond the Headlines »)

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