Qu’est devenu le félin qui a agité la Mayenne cet été ?
Où est passé le fauve ?
Depuis de longues semaines, les gendarmes de la Mayenne n’ont plus aucun signalement de l’animal qui a tant fait parler de lui en juillet et août. A-t-il passé la frontière du département ? Va-t-on retrouver sa belle fourrure jaune quelque part sous les feuilles d’automne ? A-t-il vraiment existé ? La bête de la Mayenne a croqué moins d’enfants que celle du Gévaudan, mais elle est en passe d’être aussi mythique.
L’histoire commence le 20 juillet dernier, vers 9 h 30.
Ce matin-là, Christophe est à bord de son camion sur une route départementale, non loin de Saint-Jean-sur-Evre. Soudain, il voit un gros animal traverser tranquillement la route devant lui. La description qu’il en donne, très précise, lance l’affaire : « Le félin était de couleur ocre, d’un gabarit d’1,20 m de long et environ 60 cm de hauteur. Ce qui m’a frappé, c’était sa démarche chaloupée. Pas de doute, ce n’était ni un renard, ni un gros chat », raconte-t-il.
French panic pour la presse anglaise
Pourtant le puma (ou la lionne) est observé à Vaiges, Forcé, Entrammes et Changé. Le 28 juillet, l’animal est repéré près de Villedieu-les-Poêles dans la Manche, à 114 km de Changé ! Un gendarme et une automobiliste ont vu « un grand félin en divagation » se promener près de l’A84. Selon le sous-préfet de l’endroit, il pourrait s’agir d’un lynx. Une trentaine de gendarmes, pompiers ainsi qu’un vétérinaire et un hélicoptère équipé d’une caméra thermique sont immédiatement mobilisés. Hélas ! C’est l’échec encore une fois. Le grand fauve s’est volatilisé.
Mais les réseaux sociaux s’emballent.
Un témoin assure avoir entendu un rugissement et vu des biches affolées décamper devant la bête féroce. Et comme c’est l’été et que l’actualité est au point mort, les journaux de France et de Navarre pourchassent l’animal. Jusqu’à l’étranger. The Telegraph, un quotidien anglais s’interroge :« A lion on the loose usually causes a media frenzy and panic among the local population », en français : un lion perdu est à l’origine d’un battage médiatique et d’un mouvement de panique dans la population locale.
L’animal proviendrait-il d’un élevage clandestin ? « La possibilité que des particuliers détiennent ce type d’animaux n’est pas impossible,reconnaissait Yann Huchedé, le directeur du Refuge de l’Arche à Château-Gontier. C’est bien sûr totalement illégal. »
Cet été, il a récupéré deux singes capucins (classés dangereux), auprès d’une habitante des Charentes et un lionceau qui dépérissait dans un appartement de Seine-Saint-Denis.
« Mais cette histoire de félin mayennais est énigmatique, poursuit Yann Huchedé. Une dizaine de témoignages ont été collectés et ils sont sans doute de bonne foi. Mais aucun indice d’empreintes ou de restes d’animaux n’a été retrouvé malgré les recherches des gendarmes. On peut penser que l’affaire est close. »
Surtout que certains témoins souffrent d’une vision déficiente. Le directeur du Refuge de l’Arche cite une intervention fin août dans une ferme, près de Craon. « Ils étaient persuadés de voir un grand félin couché au fond d’une haie. J’y suis allé. Et c’était un gros chat, peut-être un peu bedonnant, mais un chat… »
Alors le félin a-t-il bien existé ou s’agit-il d’une hallucination collective ? Depuis, il semble avoir quitté la Mayenne… Jusqu’à la prochaine alerte pour animal dangereux.
(D’après France Ouest)