Un cinquième loup a été identifié en Wallonie, dont un au moins y a élu domicile, rapportent samedi le quotidien Le Soir et la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone). C’est une photo prise le 1er août par un automobiliste qui a permis d’identifier l’animal dans un champ au bord d’une route de campagne à Havelange, dans la province de Namur.
Il trottait calmement dans un champ au bord d’une route de campagne, entre Verlée et Odet (Havelange).
Le Réseau loup wallon, averti par une publication sur Facebook, a dépêché un de ses experts sur place pour récolter un maximum d’informations, éventuellement d’autres traces tangibles du passage du loup dans cette partie de la province de Namur. En vain.
« Mais la photo nous faisait clairement pencher pour un loup plutôt qu’un grand chien, explique Violaine Fichefet, du Réseau loup wallon. Nous avons envoyé les clichés aux experts français de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Nous venons de recevoir leur réponse, ils sont formels : c’est bien un loup. »
La Wallonie, le chaînon manquant
La Wallonie est le chaînon manquant entre les populations d’Allemagne et celles de la France et de l’Italie. Il se passe donc ce que tous les experts avaient prédit il y a quelques années: les populations européennes de loups sont en croissance. L’animal est mobile, constate Le Soir.
Deux loups sont considérés comme « installés » parce que les traces de leur présence se sont multipliées depuis plusieurs mois. Le premier se manifeste régulièrement sur le plateau des Hautes-Fagnes et le second dans la région de Neufchâteau.
« Pour les trois autres, nous n’avons qu’une seule manifestation, ce qui peut signifier qu’ils n’étaient que de passage, explique Violaine Fichefet. Le premier a attaqué un troupeau de moutons sur le plateau des Tailles en 2016, près d’Houffalize. Il a laissé des traces ADN sur les moutons tués. Un autre est passé dans les Hautes-Fagnes, mais n’y est sans doute pas resté; et le dernier c’est donc celui d’Havelange qui ne s’est plus manifesté depuis le 1er août dernier. »
En Flandre, par contre, on est sans nouvelle depuis plusieurs mois de la louve Naya, qui était pourtant sur le point d’accoucher en avril dernier. Les chercheurs allemands qui suivaient depuis deux ans tous ses déplacements, grâce à une puce GPS, ont perdu sa trace. Soit parce que la batterie du GPS est à plat, soit parce que le collier s’est détaché de l’animal. Du coup, tous les gardes-forestiers de la région sont en alerte pour tenter de retrouver la trace de la louve et, en principe, de ses louveteaux.
Une meute un jour ?
Si les cinq canidés aperçus sont des mâles, c’est l’arrivée d’une femelle qui déterminera si la Wallonie hébergera un jour une meute. Le Réseau loup wallon met actuellement la dernière main à un plan de gestion d’une durée de cinq ans qui sera présenté au prochain ministre de l’Environnement.