Quoi de neuf sur la Planète Crypto : 71 nouvelles espèces ont été découvertes cette année

09/01/2020 | Brèves, Brèves 2020, Non classé

L’inventaire faunistique et floristique est loin d’être achevé, contrairement à ce que croient encore certains.

Cette année seulement l’Académie des Sciences de Californie a listé 71 nouvelles espèces selon l’article du site du National Geographic.

8,7 millions d’espèces

Selon de savants calculs mathématiques, notre planète serait peuplée de 8,7 millions d’espèces animales et végétales. Une estimation sujette à débat tant il est complexe d’évaluer la vie dont regorge notre planète. En revanche, la communauté scientifique s’accorde sur un point : il reste un nombre incalculable de nouveaux spécimens à découvrir (c’est nous qui soulignons).

En 2019, l’Académie des Sciences de Californie a apporté sa contribution à l’arbre du vivant en décrivant 71 nouvelles espèces. Grâce aux explorations menées durant l’année dans les endroits les plus reculés du globe, nous sommes désormais en mesure de nommer dix-sept nouveaux poissons, quinze geckos, huit plantes à fleurs, six limaces de mer, cinq arachnides, cinq lézards, quatre anguilles, trois fourmis, deux mousses, deux guêpes, deux raies et deux coraux.

Comme si vivre dans les endroits les plus hostiles de la planète ne suffisait pas, certaines espèces savent aussi très bien se cacher de l’Homme. 

La Myrmecicultor chihuahuensis, une araignée découverte près d’un nid de fourmis qui venait de s’effondrer dans le désert de Chihuahuan au Mexique – d’où son nom –, passe la plupart de son temps enterrée à la recherche de fourmis.

Redécouvrir d’anciennes espèces

Outre les découvertes, un autre rôle joué par les scientifiques est de réactualiser voire redécouvrir d’anciennes espèces.

La fleur blanche Trembleya altoparaisensis retrouvée par chance dans le parc national de Chapada dos Veadeiros au Brésil, en est le parfait exemple.

La fleur blanche Trembleya altoparaisensis.

La fleur blanche Trembleya altoparaisensis. PHOTOGRAPHIE DE RICARDO PACIFICO © 2019 CALIFORNIA ACADEMY OF SCIENCES

Récoltée pour la première fois il y a 100 ans par le célèbre botaniste Auguste François Marie Glaziou, ce spécimen de fleur disparaissait fréquemment des radars. 

« Les gens n’imaginent pas que les plantes bougent », explique dans l’étude Ricardo Pacifico, chercheur invité à l’Académie et auteur de cette redécouverte. « Mais elles le font. Lorsqu’un environnement change, les plantes se déplacent vers des zones qui leur conviennent mieux ».

L’étude de cette plante rare peut ainsi continuer.

D’après Pacifico, cet événement met en lumière la nécessité de recenser tout ce qui pousse dans les parcs.

Depuis l’époque du botaniste François Marie Glaziou, la science a réalisé des progrès considérables. Il est désormais possible d’utiliser plus précisément la génétique pour comprendre la richesse biologique de notre planète.

« Pour certaines espèces recensées il y a longtemps, les anciennes descriptions peuvent avoir conduit à un mauvais classement. Elles sont donc presque découvertes pour la première fois », analyse Shannon Bennett, chef des recherches en Science et Viabilité écologique à l’Académie.

Des négligences qui peuvent engendrer des situations dangereuses : des raies Dipturus lamillai, une espèce tout juste découverte et inconnue du grand public, étaient vendues sur les étales des marchés coréens comme appartenant à une autre espèce plus commune, la Dipturus chilensis.

La raie Dipturus lamillai.

La raie Dipturus lamillai.

Cette nouvelle identification permettra peut-être ainsi de mettre en place un plan de conservation de l’espèce. Car sans dénomination, ces animaux ne bénéficient d’aucune protection et se retrouvent à la merci des braconniers en tout genre. 

« Chaque nouvelle espèce aide à compléter l’arbre de vie, à apporter de nouvelles informations sur la façon dont nous sommes tous liés, la manière dont nous sommes arrivés ici et comment nous survivrons dans le futur », conclut Shannon Bennett.

Et pour compléter l’information du National Geographic, le site Oh ! chouette précise : L’académie a recensé dans un communiqué ; 17 poissons, 15 geckos, 8 plantes à fleurs, 6 limaces de mer, 5 arachnides, 4 anguilles, 3 fourmis, 3 scirpes, 2 raies, 2 guêpes, 2 mousses, 2 coraux et 2 lézards.

Ces chiffres ne représentent qu’une petite partie des quelque 18 000 nouvelles espèces identifiées chaque année.

Shannon Bennett, chef des sciences de l’Académie a déclaré que : « plus de 90 % des espèces de la nature restent inconnues, estiment les scientifiques de la biodiversité, et ceci, malgré des décennies d’explorations inlassables de certains recoins, les plus familiers et reculés de la planète. »

Un nouvel hippocampe qui a la taille d’un bonbon haricot (Jelly bean). Photo de Richard Smith

Un nouvel hippocampe qui a la taille d’un bonbon haricot (Jelly bean). Photo de Richard Smith

Les chercheurs craignent la disparition de ces espèces avant même de les découvrir, sachant qu’au début de cette année, un rapport de l’ONU a indiqué que 1 million des 8 millions espèces végétales et animales sont menacées d’extinction sur Terre.

Selon le même rapport, la pollution et le changement climatique causeront, d’ici quelques années, l’extinction de la plupart des espèces.

« La vie sur notre planète prospère grâce à la richesse en diversification des plantes et animaux : l’interdépendance de tous les systèmes vivants offre une résilience collective face à notre crise climatique », a déclaré Bennett. « Chaque espèce nouvellement découverte nous rappelle le précieux rôle que nous jouons pour mieux comprendre et préserver ces écosystèmes. »

Les efforts déployés par les chercheurs pour répertorier ces populations peuvent favoriser une prise de conscience des décideurs et des communautés locales sur les risques encourus si elles ne sont pas protégées.

Myrmecicultor chihuahuensis, La première et la seule – espèce d’une nouvelle famille d’araignées « qui aiment les fourmis ». Luiz Rocha, California Academy of Sciences.

Myrmecicultor chihuahuensis, La première et la seule – espèce d’une nouvelle famille d’araignées « qui aiment les fourmis ». Luiz Rocha, California Academy of Sciences.

Une nouvelle espèce d’araignée qui vit dans des nids de fourmis, sous terre, a attisé la curiosité des scientifiques, qui ont voulu l’étudier dans son habitat naturel.

Cependant, il fallait déterrer les fourmis et les araignées pour explorer ce milieu, et un tel acte les chassera de leur environnement naturel, nous a révélé l’assistant en entomologie du conservateur de l’Académie, Darrell Ubick.

Une variété de reptiles a également été décrite, nombre d’entre elles sont classées en danger critique d’extinction parce qu’on ne les trouve que dans quelques régions du monde, une petite zone géographique connue sous le nom de microendisme.

« Si nous n’explorons pas des habitats isolés, comme les sommets des montagnes, nous passerons à côté d’une grande partie de la biodiversité qui est propre à ces régions. »

Ces découvertes soulignent l’importance de la conservation de l’écosystème et l’exploration à petite et grande échelle.

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