Une expédition dans des îles indonésiennes peu explorées a permis de découvrir un nombre record d’espèces et sous-espèces d’oiseaux chanteurs, annonce le Courrier International , dans un article que nous reprenons ci-dessous.
Et dire que Bernard Heuvelmans annonçait dans les années 1980 que la recensement de l’avifaune était quasi terminé, qu’il ne restait sans doute que 2 ou 3 espèces seulement à découvrir. Il était loin du compte si l’on juge au nombre d’espèces d’oiseaux découvertes ces 20 dernières années.
Cinq espèces d’oiseaux chanteurs et cinq sous-espèces
“Cinq espèces d’oiseaux chanteurs et cinq sous-espèces ont été découvertes par des scientifiques pour la première fois dans des régions montagneuses d’Indonésie”, annonce New Scientist.
Ces espèces, décrites le 10 janvier dans Science, ont été baptisées d’après les îles à l’est du Sulawesi où elles ont été trouvées. Il y a le rhipidure Peleng, la fauvette Peleng, la fauvette sauterelle Taliabu, le myzomèle Taliabu et la fauvette foliaire Taliabu.
Tous ces animaux à plumes sont caractérisés par leurs chants uniques et c’est ce qui a guidé les chercheurs pendant leur expédition. Certains ont été entendus des jours durant avant que les scientifiques ne puissent observer les spécimens qui vocalisaient. Mais certains de ces sons ressemblent davantage à des bruits d’insectes qu’à de douces mélodies, ce qui fait que les oiseaux qui en sont à l’origine passent facilement inaperçus y compris auprès des populations locales qui connaissaient pourtant déjà quelques-uns de ces animaux multicolores.
L’ADN analysé
Les chercheurs s’attendaient à trouver une faune sauvage différente sur ces îles. Mais “nous ne savions pas que nous allions découvrir une telle profusion de nouvelles espèces et de sous-espèces”, rapporte dans Science News Frank Rheindt, chercheur à l’université nationale de Singapour, qui a découvert les oiseaux en collaboration avec Dewi Prawiradilaga de l’Institut indonésien des sciences et ses collègues.
L’équipe a rapporté quelques spécimens dont l’anatomie et l’apparence ont été décrites de manière détaillée.
L’ADN des oiseaux ainsi que les chants enregistrés sur le terrain ont également été analysés afin de confirmer que les animaux étaient suffisamment différents de toute espèce connue pour être nommés nouvelle espèce ou sous-espèce. La quantité d’espèces découvertes en une seule fois est d’autant plus réjouissante qu’“au cours des deux dernières décennies, moins de six nouvelles espèces d’oiseaux en moyenne ont été décrites chaque année dans le monde entier”, rappelle National Geographic.
Seul bémol à cette bonne nouvelle : “certaines de ces espèces et sous-espèces d’oiseaux nouvellement décrites sont déjà en danger”, prévient Frank Rheindt dans le New Scientist. L’hebdomadaire explique : La fauvette de Taliabu est particulièrement menacée, car son habitat au sommet des montagnes de Taliabu se rétrécit.”
Mais la découverte et la description précise de ces oiseaux signifie que des efforts peuvent désormais être mis en œuvre pour les protéger