Ces animaux – les cryptides – sont des animaux comme tous les autres (ceux déjà connus), sauf qu’ils sont supposés ne pas être là, de nos jours, et non pas, comme certains ouvrages de (pseudo-)Cryptozoologie commencent à l’aborder, des entités spéciales qui seraient à la fois physiques et paranormales, sinon entièrement paranormales et immatérielles, dans leurs aspects et leurs manifestations, sinon leurs pouvoirs.
Ici, on ne s’occupe, donc, que des êtres biologiques ayant les mêmes constituants que tous les autres êtres vivants, humains inclus, et qui sont apparus au cours de l’Évolution qui, par ses mécanismes, a amené certains à disparaître, d’autres à se raréfier, tandis que d’autres encore apparaissaient et gagnaient en nombre.
En plus de ce mécanisme sélectif immémorial, les activités humaines, de nos jours, viennent ajouter une nouvelle pression de sélection, à celles qui avaient cours, toutes seules, depuis le commencement de la vie sur Terre.
En fait, cette pression de sélection d’origine humaine semble avoir existé dès l’apparition de l’homme sur Terre, et même du temps de ses prédécesseurs.
Sauf que, de par son petit nombre et ses faibles moyens technologiques d’alors, cette pression restait limitée, dans le temps et dans l’espace, bien que l’on sache, maintenant, en constater les effets par les analyses faites au moyen de différentes techniques, elles-mêmes relevant de différentes sciences (paléobotanique, paléontologie, archéologie, etc.).
Il est de plus en plus certains que des espèces ont été définitivement éliminées du grand catalogue les recensant toutes, de par la main de l’homme actuel et/ou celle de ses ancêtres.
En Cryptozoologie, comme dans toute discipline scientifique, il existe deux mots (et deux attitudes correspondantes) qu’il vaut mieux éviter de prononcer (et surtout auxquels il ne faut pas toujours adhérer).
Ces mots sont « toujours » et « jamais », tant l’Histoire des sciences contient de tels diktats, que le futur a rendu caducs.
La prudence sera donc bonne conseillère, dans toute science, bien plus que les certitudes inébranlables. Et, la Cryptozoologie n’a aucune raison de se distinguer des autres sciences, en la matière.
LE BIGFOOT QUI CACHAIT L’ARBRE DU VIVANT
Comme dans bien d’autres domaines, les médias, et le grand public, sont plus intéressés par certains cryptides (vrais, potentiels, improbables) que par d’autres.
Avec une importance plus grande accordée aux représentants de types hominidés ou bien primates, sans oublier certains marsupiaux (Tigre de Tasmanie), et quelques rares « reptiloïdes » (comme le supposé monstre du Loch Ness) .
Ajoutons à cela, comme déjà évoqué, les cryptides « surnaturels » : Wolfmen, Mothmen, Lizardmen, Frogmen, et vous compléterez la liste, facilement, par vous-même.
Il est normal que, en tant qu’hominidés, nous soyons enclins à apporter plus d’attention à ce (à ceux) qui pourraient être de lointains (au moins phylogénétiquement parlant, sinon temporellement parlant) membres de la « famille ».
En tant que cryptozoologiste, une découverte de ce type apporterait renommé, succès, et surtout bien des fonds, à celui qui pourrait faire authentifier sa découverte.
Toutefois, si vous êtes moins sensible à ces récompenses (exceptions faite en ce qui concerne le « nerf de la guerre », bien indispensable pour la pratique de terrain), il y a un raisonnement logique qui démontre vite que l’on a plus de probabilités de faire des découvertes cryptozoologiques, quand on redescend la pyramide de classement des animaux, et aussi, selon leur taille et leur niche écologique.
Les prédateurs sont moins nombreux que les proies, et les grands prédateurs sont moins nombreux que les petits prédateurs, tout comme les grands herbivores sont moins nombreux que les petits herbivores, et tous sont moins nombreux que les détritivores, etc.
Tout comme les mammifères, et les reptiles, sont moins nombreux que les insectes (au sens commun et généraliste du grand public), qui sont bien peu comparés aux levures, bactéries…
Or, la Cryptozoologie ne semble pas très portée sur le monde des insectes, et encore moins sur celui des entités microscopiques, et pourtant, combien de découvertes, dont certaines ne pourraient être que d’une importance capitale, et pas que pour la Science, attendent d’être faites.
C’est à chacun de décider de ses sujets d’intérêt, mais, même quand on recherche une entité particulière, rien n’empêche, quand on est sur le terrain, de donner un peu de temps, et d’attention, à ce qui nous entoure, et qui pourrait non seulement donner sa valeur à la journée d’exploration, mais aussi, par effet d’heureuse coïncidence (sérendipité), justifier l’expédition complète.
Après, en Cryptozoologie, comme dans les autres sciences, et tout particulièrement dans les sciences observationnelles, il y a ceux qui regardent, ceux qui voient, ceux qui observent, et ceux qui remarquent.
La chance est capricieuse, mais, comme disait Pasteur, elle se prépare aussi….