Outre la distance temporelle dont nous avons parlé dans une Chronique précédente, il y a aussi d’autres paramètres à prendre
en compte, pour une survivabilité contemporaine, dont les évolutions climatiques, celles des biotopes (compositions et dimensions), l’emprise humaine, la concurrence d’autres espèces (bien réelles, elles) sur les même niches écologiques, etc.
Qui dit survivance, par exemple, dit maintien d’une population
suffisante pour une reproduction bénéficiant d’un pool génétique assez riche, sous peine de dérive génétique assurée, auquel cas, les animaux s’éloignent de plus en plus de leur aspect initial (la spéciation par effet des isolats, comme Darwin le constatât en son temps).
De plus, il faut aussi que le taux de reproduction soit au moins égal au taux de mortalité, sinon, c’est l’extinction, plus ou moins rapide, qui est assurée.
Autant de critères, objectifs, qui devraient être pris en considération, pour tout Cryptide envisagé, afin de lui affecter une cote de survivabilité, qui ne serait pas dichotomique (possible, impossible), mais au moins indicatrice d’une probabilité.
Mais y procéder ne serait que la moitié du travail, car il convient
aussi, dans la grande équation de la recherche cryptozoologique de terrain, d’y intégrer le chercheur, ses connaissances, son instinct de chasse, ses capacités de déduction et de raisonnement, ses aptitudes physiques, etc.
Plus le hasard, ou bien la chance, dont tout historien des Sciences sait combien ils ont contribué à bien des découvertes majeures, alors que les scientifiques ont une tendance naturelle à minimiser le rôle de ces coups de pouce du destin, car cela vient amoindrir le leur.
Les Mathématiques, en cryptozoologie, et notamment les Probabilités et les Statistiques, doivent être utilisés, pour aider à focaliser les recherches de terrain sur les facteurs les plus prometteurs (lieux, moments, méthodes, etc.).
La loi de Poisson (cf. Wikipedia « …la loi de Poisson est une loi de
probabilité discrète qui décrit le comportement du nombre d’événements se produisant dans un intervalle de temps fixé, si ces événements se produisent avec une fréquence moyenne ou espérance connue, et indépendamment du temps écoulé depuis l’événement précédent. La loi de Poisson est également pertinente pour décrire le nombre d’événements dans d’autres types d’intervalles, spatiaux plutôt que temporels, comme des segments, surfaces ou volumes. portant sur les événements rares… »).
Le Théorème de Bayes (cf. Wikipedia : « …qui permet de déterminer la probabilité qu’un événement arrive à partir d’un autre évènement qui s’est réalisé, notamment quand ces deux évènements sont
interdépendants… »).
Sont, tous les deux, des outils majeurs, mais quels cryptozoologistes sont capables de les utiliser pertinemment, ou bien de s’adjoindre des gens compétents en la matière.
De plus, certains de ces outils permettraient aussi de discerner entre le pur hasard et l’existence éventuelle de corrélations, et ainsi ils donneraient la possibilité de signaler la présence de biais statistiques favorables, là où un examen purement humain, de vastes ensembles d’informations, ne peut les discerner.
A partir de ce qui précède, on pourrait s’interroger sur les dérives
génétiques ayant affecté des isolats possibles (car l’hypothèse de
l’isolat est bien plus crédible que celle de vastes populations), de
certains Cryptides, avec des conséquences tant physiologiques (taille, aspect, intellect, etc.) que comportementales.
Auquel cas, des Cryptides contemporains pourraient être devenus fort différents de ce que furent leurs ancêtres, au fil des millénaires, et donc, il n’y aurait plus qu’un rapport lointain entre ce qu’ils sont et ce qu’ils furent, rendant toute filiation bien plus difficile à envisager, à partir de ce que l’on connait du passé des Hominidés, dont certains étant potentiellement des candidats, en matière d’ascendances plus ou moins directes.
