Il faut bien avoir conscience que nous sommes insérés dans un réseau informationnel qui est en fait un réseau communicationnel, car, son intention n’est pas toujours d’informer (au sens de donner des éléments complets et précis et véridiques de tout ce qui se passe), mais, et de plus en plus, de communiquer (ce qu’il juge opportun de communiquer, quand il le juge utile pour lui, et sous la forme qu’il estime devoir être utilisée).
Déjà, il y plein de filtres, entre des faits réels et leur arrivée à notre connaissance.
D’abord, un fait ignoré, ou bien non rapporté, est un fait qui n’existera pas, en tant que fait connu de nous, bien qu’il se soit vraiment produit.
Même s’il est rapporté, il sera, pour diverses raisons, déformé, à différents niveaux : celui qui signale le fait, l’agence de presse qui le répercute au niveau mondial, la reprise de ce fait par les clients de cette agence de presse, sa nouvelle transformation pour sa communication au grand public.
Mais il peut très bien ne pas être porté à la connaissance du grand public, toujours à différents niveaux, dont l’agence de presse, la conférence de rédaction, etc., soit du fait même de leurs acteurs ou bien en conséquence d’interventions extérieures qui ne souhaitent pas que le fait soit diffusé au plus grand nombre.
Donc, il y a une censure, qui ne dit pas toujours son nom, mais qui est bien présente, à différentes étapes.
De ce fait, il y a déjà une forme de manipulation des gens, par omission, in abstentia.
Sans oublier toutes les manipulations possibles, tout au long de la chaîne de traitement des faits, qui finissent, ainsi, par ne plus en être réellement.
Il fut un temps où il était plus possible de puiser à différentes sources, pas toujours libres et indépendantes, mais dont les dépendances n’étaient pas identiques, pour tenter de se faire une idée de la réalité de ce qui s’était passé.
De nos jours, avec la concentration, entre très peu de donneurs d’ordres, et qui ne fut jamais égalée dans le passé, des moyens de communication, c’est devenu bien plus difficile, ce travail de recoupement et d’évaluation critique, mais cela reste encore réalisable.
Il est évident que si ce qui précède est en cours pour les nouvelles générales, il n’y a aucune raison qu’il n’en soit pas de même pour d’autres domaines, plus restreints, dont la cryptozoologie et l’ufologie.
Dans les deux cas (les nouvelles générales et ce qui se passe en cryptozoologie et en ufologie), vont alors être plus ou moins décorrélées deux entités différentes : la réalité et l’image de cette réalité (telle que diffusée par les canaux de communication).
Suivant les sujets, les lieux, les circonstances, cette décorrélation va être plus ou moins marquée et elle sera également plus ou moins détectable.
A nous de ne jamais confondre la réalité avec son image, et de toujours garder un esprit critique (au contraire de bien des gens qui vous dirons que c’est obligatoirement vrai, puisqu’ils l’auront vu à la télévision, entendu à la radio, lu dans la presse).