Le yéti, totem des créatures impossibles
Par PAUL MOLGA
LES PLUS GRANDS MYTHES FACE A LA SCIENCE – Les légendes de créatures fantastiques peuplent la littérature de cryptozoologie. Mais cette « science des animaux cachés » bat peu à peu en retraite devant l’accumulation de preuves scientifiques.
Des dizaines d’expéditions se sont lancées sur la piste du yéti depuis la publication en 1951 d’un cliché troublant pris par l’alpiniste britannique Eric Shipton alors qu’il reconnaissait la route vers le sommet de l’Everest. La photo, qui soulève encore la curiosité des scientifiques, montre l’empreinte profonde laissée dans la neige par un pied pourvu d’orteils de plusieurs dizaines de centimètres de long, plus larges qu’une grosse botte, à côté d’un piolet qui en donne l’impressionnante échelle.
Intrigué, Shipton raconte qu’il a suivi la trace sur plus de 1 kilomètre dans les pentes sud-ouest du glacier Menlung jusqu’à une large crevasse où il a été contraint de rebrousser chemin. « Arrivé devant cet obstacle, a-t-il raconté, on voyait nettement où la créature avait sauté et comment elle s’était servie de ses orteils pour reprendre son aplomb dans la neige, de l’autre côté. » Venant d’un si respectable personnage de la Couronne, la déposition ne fut jamais remise en cause.
D’autant que Shipton n’est pas le seul témoin des étranges rencontres qu’on peut faire dans les montagnes de l’Himalaya. Au Népal, les autorités ont ainsi enregistré plusieurs centaines de rapports faisant état de curieuses empreintes de grands pieds nus dans les neiges éternelles, voire de contacts visuels avec une créature inconnue. On a rapporté des clichés douteux, des excréments d’aspects anormaux dont l’analyse n’a rien révélé, et même un prétendu scalp de yéti précieusement conservé par les moines tibétains du monastère de Khumjung (l’expertise a conclu qu’il s’agissait en fait d’un cuir de chèvre), mais rien d’incontestable. Jusqu’en 2014…
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