À la recherche du Yéti dans l’Himalaya
Par Cédric Bélanger
Depuis des décennies, le yéti, ou l’abominable homme des neiges, a fasciné nombre d’aventuriers. Ils ont bravé le froid, la neige et les hauteurs pour tenter de prouver, en vain, son existence. À Québec, un duo de cinéastes a choisi une méthode moins risquée, mais certainement pas moins exigeante, pour dénicher le yéti : tourner un long métrage d’animation.
Après La légende de Sarila et Le coq de St-Victor, la société Productions 10e Ave, de Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, débarque avec Nelly et Simon : Mission Yéti, un film réalisé à deux têtes, par Pierre Greco et Nancy Florence Savard.
Par un curieux hasard, la sortie du film survient quelques jours après que le gouvernement de la Colombie-Britannique a refusé d’enquêter, malgré l’insistance d’un citoyen de Vancouver, sur l’existence du sasquatch, le nom canadien du yéti. L’affaire s’est même rendue jusqu’à la Cour Suprême de la province.
C’est sans compter ce groupe de chercheurs japonais qui a gravi l’Himalaya, en 2008, avec l’espoir de croiser la route de la mythique créature.
« Il sait très bien se cacher », répond en souriant Nancy Florence Savard quand on lui demande si elle croit au yéti.
Du Yukon au Yéti
Dans le film de Greco et Savard, deux jeunes Québécois partent à la recherche de la grosse bête poilue. Or, quand le projet a commencé à lever de terre, en 2008, le yéti n’était pas dans les plans de Pierre Greco, qui signe aussi le scénario. Le film s’intitulait Mission Yukon.
« Sauf qu’avec l’Himalaya, on avait le plus grand terrain de jeu au monde. Il y avait aussi le côté exotique qui côtoyait l’aventure », s’enflamme cet admirateur des grands alpinistes d’époque comme Edmund Hillary et George Mallory.
« En 2003, Hillary a été invité à faire un discours sur les 50 ans de son ascension. Il a surpris tout le monde en disant que c’était affreux ce qui arrivait à l’Everest, que c’était rendu le dépotoir du monde, toutes les expéditions laissent des dégâts derrière elles. Ça m’a touché et choqué, comme tout ce qui est lié à l’environnement. J’ai donc voulu faire un film d’aventures avec une touche environnementale. C’est là qu’est apparu le yéti. »
Hormis une silhouette sur son affiche officielle, l’équipe du film a choisi d’entretenir le mystère en ne dévoilant pas son yéti dans les bandes-annonces et les publicités.
Un Yéti attachant
Le yéti existe-t-il ? Voilà le mystère que doivent éclaircir un jeune chercheur et une détective dans Nelly et Simon : Mission Yéti, un récit d’aventures rempli de rebondissements coréalisé par Pierre Greco et Nancy Florence Savard.
On se retrouve à Québec, en 1956. Dans une jolie séquence d’ouverture empruntée au film noir, la détective Nelly Maloye (la voix de Sylvie Moreau), volontaire et gaffeuse, fuit un homme armé par les toits du Vieux-Québec.
Pendant ce temps, Simon Picard (Guillaume Lemay-Thivierge) tente de convaincre son directeur de recherche que l’abominable homme des neiges n’est pas une légende.
Les routes des deux héros se croisent et, aidés par un mécène un brin mégalomane, ils mettent les voiles pour le Népal où ils se lancent dans une quête périlleuse avec le soutien d’un sherpa, Tensing (Rachid Badouri).
►Nelly et Simon : Mission Yéti occupe les salles obscures depuis le 23 février
LE YÉTI DANS LA CULTURE POPULAIRE
Le légendaire abominable homme des neiges a inspiré de nombreux créateurs au fil des ans. De Tintin à Mandrake le magicien, voici quelques-unes des œuvres ayant mis en scène la bête poilue des montagnes.
Tintin au Tibet : Le yéti d’Hergé, possiblement le plus célèbre de tous, n’a rien d’abominable. Au contraire, il prend soin de Tchang, l’ami chinois de Tintin, après qu’il a survécu à un écrasement d’avion dans l’Himalaya.
Mandrake le magicien : Dans ce comic strip américain, on rencontre Bigfoot, une créature extraterrestre sur Terre pour aider la cause des humains.
Monstres et cie : Dans ce film de Pixar, l’abominable homme des neiges aide les héros, exilés dans l’Himalaya, à regagner Monstropolis. On le voit aussi dans la préquelle du film L’Université des Monstres.
Smallfoot : Un autre film d’animation, américain cette fois, mettra en vedette en septembre prochain. Le scénario : un yéti croit que les Smallfoot, des « humains », existent pour vrai. Le monde à l’envers, quoi !
HISTOIRE DE VOIX
Étant donné que le Québec produit encore très peu de films d’animation, les occasions sont rares pour nos acteurs de donner vie à un personnage animé. C’est plutôt l’inverse qui se produit : doubler une voix déjà créée dans une autre langue, la plupart du temps en anglais.
Voici comment Guillaume Lemay-Thivierge et Sylvie Moreau ont bâti les voix que vous entendrez dans le film.
Sylvie
« J’y allais avec beaucoup d’énergie. C’est un personnage curieux, toujours en avant. Elle est tout le temps dans l’action. Je voulais une voix un peu nerveuse et enthousiaste. »
« Je jouais comme quand j’étais petite, quand je me faisais croire que j’étais tel ou tel personnage. »
Guillaume
« C’est beaucoup d’essais et d’erreurs. Une fois qu’on trouve la voix, on part. »
« Moi, c’est pour mes enfants que je l’ai fait. Je veux qu’ils se souviennent que leur père a fait partie d’un dessin animé. »
(Pour retrouver l’article et plus de photos : Le Journal de Québec)
Espérons que le film sortira également en Europe : je vous tiendrai au courant.
En attendant vous pourrez vous aussi aller chercher le Yéti dans l’Himalaya en octobre : « Y a-t-il un Yéti ? »
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