Crypto-culture : Yéti et Compagnie (alias Smallfoot)
Le synopsis du film
Un village perdu de Yétis, quelque part dans un Himalaya imaginaire sur une montagne au-dessus des nuages, ne croit pas en l’existence des Petits Pieds, les humains, ni qu’il y a quelque chose en-dessous des nuages.
La vie des habitants est réglée par les Pierres sur lesquelles ils peuvent trouver toutes les réponses à leurs questions existentielles.
Le gardien de ces Pierres de la Loi n’est autre que le chef du village, tout comme les chefs qui l’ont précédé depuis des siècles.
Par exemple les Yétis croient que le soleil est un escargot qui se lève et parcourt le ciel après que l’on eut fait résonné un gong géant. Le père de Migo, le héros yéti du film, est chargé dudit gong, tâche à laquelle il s’acquitte avec fierté. Migo d’ailleurs est appelé à lui succéder. Tous les habitants ont une tâche à exécuter dont ils sont persuadés de l’importance. Et tout le monde s’y sent heureux.
Ainsi va la vie dans le village, immuable et paisible, jusqu’au jour où un événement va bouleverser de font en comble la vie de la communauté et remettre en question tout son mode de vie : Migo s’aventure dans la vallée en contrebas, au-delà des nuages, et rencontre un animateur télé de jeu d’aventures, un Petit Pied ! ….
« Nous avons voulu inverser les rôles entre les hommes et les monstres, explique le cinéaste. Pour rendre ce propos rigolo, nous avons, puisqu’il s’agit d’un dessin animé Warner, joué avec la tradition des Looney Tunes (NDLR : Bugs Bunny, Daffy Duck…), un côté cartoon assumé, avec des personnages sympathiques qui commettent des gaffes »
« Yéti & compagnie » fait figure de prouesse technique.
« Il y a trois choses très difficiles à faire en animation : la fourrure, la neige et la glace », sourit Karey Kirkpatrick. Cumuler ici ces trois éléments a donné du fil à retordre à l’équipe de 500 personnes qui a travaillé durant deux ans sur le film : « La fourrure du personnage principal comporte 9 millions de poils, il a fallu développer un logiciel spécial rien que pour elle », poursuit le réalisateur. Qui se souvient, entre autres galères, « de la scène finale où 400 yétis apparaissent dans le champ, de celles, très difficiles à finaliser, où les poils des créatures doivent s’agiter dans le vent », ou des 1750 plans cumulés du film, « un record ».
Critique du film
Le sujet de la communication entre les peuples et les espèces, celui de la manipulation de l’informations, celui de l’acceptation, est sans aucun doute le fil directeur du film : « Qui est le monstre, qui est la créature ? »
On a énormément de blagues du style chute/coup/aïe sans bobo, grand classique façon Tex Avery, qui plait à coup sûr aux plus jeunes. Le scénario lui, critique directe des religions et de l’obscurantisme, de la violence des hommes face à l’inconnu, est bien plus mature que pourrait le laisser croire le style visuel.
Un film d’animation familial que je conseille.