Ce matin, j’ai été content de voir que les affaires semblaient reprendre, avec tout d’abord la nouvelle de la découverte en Inde d’un nouveau serpent de la sous-famille des crotales, dont le public connaît mieux les espèces américaines grâce aux westerns.
La seconde nouvelle n’est pas vraiment une découverte car l’animal est connu depuis longtemps, mais sa présence n’avait jamais été encore mentionnée.
Dans l’Arunachal Pradesh en Inde, des scientifiques ont identifié une nouvelle espèce de crotale. Caractérisé par sa peau d’un vert clair intense, le serpent a été nommé Trimeresurus salazar en référence à Salazar Serpentard, célèbre personnage de la saga Harry Potter.
La saga Harry Potter n’en finit plus d’inspirer à travers le monde. Même les scientifiques qui explorent les coins les plus reculés de la planète. Dans les forêts de l’Inde, une équipe vient de documenter une nouvelle espèce et de la baptiser en s’inspirant de la célèbre série de J. K. Rowling.
Après le crabe Harryplax severus, l’araignée Eriovixia gryffindori ou encore la guêpe parasitoïde Lusius malfoyi, c’est un serpent venimeux qui vient de rejoindre la liste déjà bien remplie des organismes nommés d’après des personnages de Harry Potter. Plus précisément, un crotale. Son nom : Trimeresurus salazar. Une référence logique à Salazar Serpentard, co-fondateur de Poudlard et de la maison du même nom.
Cette nouvelle espèce a été découverte durant une expédition menée entre juin et août 2019 dans l’état de l’Arunachal Pradesh au nord-est de l’Inde. Cette région appartient au point chaud de biodiversité de l’Himalaya et abrite une grande variété d’espèces végétales et animales. Y compris des reptiles et des amphibiens.
« Cet endroit est un paradis pour les herpétologues« , a confirmé à The Indian Express, Harshal S Bhosale, spécialiste de la Natural History Society qui a participé à l’expédition. Pourtant, les espèces qui s’y trouvent restent largement méconnues. « Peu de gens ont étudié les reptiles et les amphibiens en Inde. Les ouvrages de référence dont nous disposons […] ont été publiés dans les années 1930« , a-t-il précisé.
Des particularités morphologiques
C’est au sein de la réserve de tigres de Pakke que les scientifiques sont tombés de nuit sur plusieurs spécimens de la nouvelle espèce. Deux d’entre eux sont apparus enroulés sur des arbustes le long de la route et un troisième a été aperçu avant de disparaître dans la végétation. Tous présentaient une peau d’un vert clair brillant semblable à d’autres espèces connues, Trimeresurus septentrionalis et T. albolabris.
Le genre Trimeresurus regroupe des serpents venimeux – des crotales – qui évoluent à travers l’Asie du sud-est. A ce jour, près d’une cinquantaine d’espèces sont répertoriées dont une quinzaine en Inde. En observant les spécimens découverts de plus près, les spécialistes ont toutefois constaté des caractéristiques morphologiques inconnues chez les Trimeresurus déjà documentés.
Ils ont notamment observé la présence d’une bande orange à rouge s’étendant du bord de l’œil à la partie postérieure de la tête. Les analyses moléculaires menées en laboratoire ont fini par confirmer leurs soupçons : les spécimens découverts constituent bien une espèce distincte des autres, selon leur étude publiée dans la revue Zoosystematics and Evolution.
Ce crotale est « morphologiquement différent des autres espèces – il a de fines lignes rouges autour de ses lèvres, plus de dents et une structure hémi-pénienne complètement différente« , a résumé Harshal S Bhosale.
Hommage à J. K. Rowling
Cette nouvelle espèce documentée, restait à proposer un nom pour la désigner. L’équipe a décidé de laisser parler ses souvenirs de jeunesse. « Nous sommes apparemment tous de grands fans [de Harry Potter]« , a expliqué à The Indian Express, le Dr. Zeeshan A Mirza associé au National Centre for Biological Sciences de Bangalore.
« J. K. Rowling a joué un rôle important durant mon enfance, comme peut-être pour tous ceux qui ont lu ses livres. Alors quelle meilleure façon de lui rendre hommage et de la remercier que de nommer une espèce d’après l’un de ses personnages ?« , a-t-il poursuivi. Dans un premier temps, l’équipe avait pensé à opter pour Nagini, le serpent de Lord Voldemort.
Et puis, Zeeshan A Mirza et ses collègues ont décidé « de garder [cette option] au cas où ils découvriraient une nouvelle espèce de cobra puisque Nagini est un cobra« . Ils ont alors pensé à Salazar Serpentard, sorcier possédant la rare faculté de parler Fourchelang, le langage des serpents. C’est ainsi que Trimeresurus salazar est né, bien que son nom reste à valider officiellement.
Si ces nouvelles recherches réjouissent les spécialistes, ils ont exprimé des inquiétudes quant aux menaces qui pèsent sur les forêts de cet état indien et notamment sur la réserve de tigres de Pakke. Malgré les milliers d’espèces végétales et animales qu’elle abrite, cette dernière est au cœur de divers projets dont la construction d’une route de 49 kilomètres qui menace de la traverser.
« De futures études menées à travers le nord-est de l’Inde aideront à documenter la biodiversité qui est sous la menace de plusieurs activités de développement dont l’extension de route, l’agriculture et des projets hydro-électriques« , concluent les chercheurs dans leur rapport.
Une nouvelle espèce de tortues découverte sur la réserve du Pinail, en France
Une nouvelle espèce animale a été découverte vendredi 17 avril sur la Réserve naturelle nationale du Pinail à Vouneuil-sur-Vienne : la cistude d’Europe, une tortue aquatique menacée de disparition. Une observation rare.
Site classé « Réserve naturelle de France » et « Natura 2000 », la Réserve naturelle du Pinail, à Vouneuil-sur-Vienne, héberge une biodiversité extraordinaire. Plus 2.500 espèces de végétaux, animaux et champignons y sont référencées.
Vendredi 17 avril 2020, une nouvelle espèce animale a été découverte sur le site : la cistude d’Europe, une tortue aquatique menacée de disparition – elle est classée sur la liste rouge des espèces menacées dans le monde. En l’occurrence, c’est un couple en comportement de reproduction qui a été observé, dans la végétation près d’une mare.
Avec plus de 100.000 individus estimés, la Brenne constitue l’un des derniers bastions pour la préservation et le développement de cette tortue d’eau douce.
Une observation « exceptionnelle »
« Sa présence sur la réserve du Pinail était fortement soupçonnée jusque-là mais jamais avérée », explique le conservateur de la réserve, Kévin Lelarge.
Une observation « exceptionnelle » selon le naturaliste : « On découvre chaque année sur la réserve entre dix et cinquante nouvelles espèces… mais rarement de nouvelles espèces de « grands » animaux. »
Est-ce ce calme retrouvé qui nous a permis de faire cette observation exceptionnelle ? Je ne pense pas, mais qui sait ? Cela pose question.
Ironie du sort, cette découverte intervient en pleine période de confinement. « Il apparaît que la nature profite temporairement de cet apaisement, commente Kévin Lelarge. Est-ce ce calme retrouvé qui nous a permis de faire cette observation exceptionnelle ? Je ne pense pas, mais qui sait ? Cela pose question. »
Découvrez la réserve du Pinail depuis votre ordinateur
La Réserve du Pinail a mis en ligne, fin mars, un nouveau sentier de découverte interactif. Les internautes peuvent visiter virtuellement la réserve par le biais de neuf petits films jalonnant le parcours