Les scientifiques affirment que la découverte de ces six nouvelles espèces pourrait participer à la protection des forêts brésiliennes.
Lesley de Souza ne s’attendait pas à ce que l’espèce de poisson-chat qu’elle cherchait lui soit servie sur un plateau, et pourtant…
La biologiste de la conservation du musée Field a passé ses journées à traîner son filet dans la boue noire des bassins de l’Amazone et de l’Orénoque, dans le nord-est de l’Amérique du Sud, à la recherche de poissons-chats ancistrus.
Des guides travaillant avec de Souza (alors doctorante) et son référent, Jonathan Armbruster, ichtyologiste à l’Université d’Auburn, ont préparé des mets locaux pour les chercheurs, et leur ont servi entre autres du cabiaï, du caïman et, oui, aussi un poisson-chat.
« J’ai vu toutes sortes de choses. Vous mangez ce que l’on vous sert », se souvient de Souza. Elle a alors réalisé qu’elle avait probablement mangé certains de ses sujets de recherche.
Au cours de leurs 15 années d’exploration du bassin de l’Orénoque et des régions environnantes, de Souza et Armbruster ont découvert six nouvelles espèces d’ancistrus, qu’ils décrivent dans un article publié le 6 février dans la revue Zootaxa.
Couvert d’une armure corporelle robuste, ce poisson-chat peut également se défendre grâce aux épines placées autour de sa tête qu’il élargit lorsqu’il est menacé. De Souza remarque que ces Ancistrus prêts au combat sont comme des « poissons super-héros » à l’extraordinaire capacité de transformation.
« C’est l’étude la plus complète de ce groupe de poissons-chats, un groupe très difficile à étudier. Ce travail est un grand service rendu aux autres chercheurs », estime Nathan Lujan, ichtyologiste au Muséum américain d’histoire naturelle, qui n’a pas pris part à l’étude.