La « Map of Life » pour concentrer les recherches de nouvelles espèces
Appelée « Map of Life », ou MOL, soit littéralement « Carte de la Vie » en français, cette carte pourrait permettre aux chercheurs de concentrer leurs efforts côté biodiversité. Réalisée par Walter Jetz et Mario Moura, respectivement professeurs à Yale et à l’Université fédérale de Paraiba, il s’agit en fait d’une mise à jour d’une précédente recherche menée par les mêmes scientifiques en 2011. Désormais, elle se présente sous la forme d’un site Internet que tout le monde peut consulter.
Publiée dans la prestigieuse revue Nature le 22 mars 2021, la recherche, qui est donc synthétisée sur le site Map of Life, met en avant le travail colossal que les scientifiques ont encore devant eux pour évaluer les espèces vivantes sur Terre. Comme le souligne le blog de l’université de Yale en parlant de cette recherche, « seulement 10 % à 20 % des espèces sur Terre ont été formellement décrites ». Outre les espèces qui n’ont jamais été observées avant, de nombreuses espèces restent un mystère pour les scientifiques, à plus d’un titre : habitudes, nombre d’individus…
Grâce à cette carte, issue de l’extrapolation des données sur les plus récentes découvertes d’espèces en biologie, les chercheurs espèrent inciter le financement des recherches des taxonomistes, les spécialistes de la classification des êtres vivants, tout en les aiguillant vers les zones où ces recherches ont le plus de chances de produire des résultats.
Les jaguars à la reconquête des États-Unis ?
L‘observation d’un jaguar près de la frontière États-Unis – Mexique suggère une expansion
de l’aire de répartition du jaguar. Encore faut-il que ces félins puissent passer les murs érigés par l’administration Trump, qui scindent les corridors fauniques.
Autrefois présents dans la majeure partie de l’Arizona et du Nouveau-Mexique, et jusqu’au Grand Canyon, les jaguars ont été chassés aux 19e et 20e siècles jusqu’à la disparition de l’unique population d’Amérique du Nord de ce félin.
Aujourd’hui, des membres de la population reproductrice de l’État mexicain voisin de Sonora, composée d’environ 200 individus, s’aventurent de plus en plus au nord de la frontière, en Arizona. Au cours des 25 dernières années, au moins sept jaguars mâles ont été aperçus dans le sud de l’État américain. L’un d’eux s’est même établi dans le sud-est de l’Arizona. D’autres félins ont également été observés sur la même période non loin de la frontière au Mexique.
Un nouvel individu a récemment été filmé par des chercheurs alors qu’il se trouvait dans un ranch de Sonora, à quelques kilomètres au sud de là où se rejoignent l’Arizona, le Nouveau-Mexique et le Mexique. Dans cette région, la construction du mur frontalier qui sépare les États-Unis et le Mexique a cessé il y a tout juste deux mois.
Cette observation, rare, a rempli de joie Ganesh Marin. Doctorant à l’université de l’Arizona et explorateur National Geographic, il étudie les déplacements et l’abondance de la faune locale à l’aide d’une centaine de pièges photographiques installés sur le domaine de ce ranch. « C’était comme trouver une aiguille dans une botte de foin », raconte-t-il.
L’analyse des vidéos filmées par quatre pièges entre décembre 2020 et mars 2021 a permis de déterminer que le jaguar était un jeune mâle, baptisé El Bonito (« le Magnifique ») par les scientifiques. Selon Gerardo Ceballos, chercheur à l’université nationale autonome du Mexique, la présence d’un juvénile à proximité immédiate de la frontière semble indiquer une expansion vers le nord de l’aire de reproduction de l’espèce, à mesure que les jaguars regagnent d’anciens territoires.
Cet individu serait vraisemblablement né à moins de 100 km au sud.
Le jaguar est protégé aux États-Unis en vertu de l’U.S. Endangered Species Act (loi relative à la protection des espèces menacées).
(Extrait de l’article de Douglas Main pour National Geographic )