Dans nos discussions privées précédentes, à la fois vous critiquiez mes exigences en matière de preuves pouvant être recevables, en cryptozoologie (trois observateurs crédibles, trente secondes au moins de durée de l’observation, effectuée à moins de trente mètres, etc.), et aussi, vous considériez que l’ufologie est bien moins crédible que la cryptozoologie.
Je vais donc vous répondre, sur ces deux objections de votre part.
Mes exigences sont, pour vous, exagérées, pour ne pas dire irréalisables, or, ces mêmes critères, l’ufologie (que vous estimez bien moins tangible que la cryptozoologie), et même un certain nombre de fois, elle les a déjà remplis.
Nombre d’observations d’UFOs ont eu au moins trois témoins crédibles (police, armée, etc.), avec une observation d’au moins trente secondes de durée (sinon plus longtemps), à pas plus de trente mètres de distance, en plus d’enregistrements iconographiques concomitants et techniquement exploitables, avec des traces aux sols analysables (et qui le seront, analysées), et parfois, en prime, il y a une corrélation entre l’observation visuelle et l’observation radar.
Et là, je ne parle pas d’observations où seulement certains de ces éléments sont groupés, mais je parle des observations (très rares, mais pas absentes) où la totalité de ces éléments sont présents simultanément, pour la même observation.
Donc, même pour un phénomène aussi allusif que celui des UFOs, on a ces exigences, miennes, qui sont remplies, et plus souvent, numériquement parlant, que pour la cryptozoologie.
De ce qui précède, je considère votre contre-argumentation falsifiable, c’est à dire contestable, que ce soit sur l’impossibilité statistique de remplir tous mes critères, lors de confrontations de nature cryptozoologique, compte tenu du nombre cumulé de ces observations (même en ne retenant que celles apparemment les plus sérieuses), ou bien le fait que toutes les observations ufologiques ne seraient que
fragmentaires, imprécises, douteuses, en bref, inconsistantes, ce qui n’est pas le cas.
Le seul point commun, et la faiblesse des deux domaines, en tout cas officiellement, c’est l’absence de « corpus delicti » : pas de cryptide capturé vivant, ou bien trouvé mort, ou bien de squelette, en ce qui concerne la cryptozoologie des bipèdes, et pas d’épaves d’UFOs de disponibles, non plus, pour ce qui est de l’ufologie.
Autrement dit, toujours dans les deux cas, il manque le principal, des preuves physiques directes, et non pas, et seulement, des témoignages visuels et/ou iconographiques, et des indices physiques indirectes (empreintes au sol, traces dans la végétation, etc.).
Quant à l’argument que la cryptozoologie des bipèdes serait plus réelle que l’ufologie des « quelque chose », juste parce que des bipèdes c’est quand même plus raisonnable, c’est plus normal, c’est plus naturel, en un mot, c’est plus « terrestre » (moins exotique) que des UFOs, c’est un biais de raisonnement, qui porte un jugement avant même que des preuves physiques directes existent enfin.
Scepticisme exagéré
Ce que vous considérez, de ma part, être au moins un scepticisme exagéré, sinon être un scepticisme outrancier, et bien, pour moi, ce n’est que de la simple prudence scientifique, classique et normale.
De plus, cette prudence s’exerce à différents niveaux de « scepticisme », selon les circonstances.
Par exemple, pour des phénomènes s’étant déroulé en présence de tiers, je reste sur mes critères de recevabilité (au moins trois témoins, etc…), par contre, si c’est moi, l’observateur, toutes conditions étant identiques par ailleurs, il est évident que certains de ces critères de recevabilité vont évoluer.
Par exemple, si je suis l’observateur d’un bipède cryptozoologique, l’hypothèse de l’affabulation tombe, et donc, le témoin (moi) est crédible, mais celle de la mise en scène éventuelle demeure (avec une personne costumée), tout comme celle de ma possible mauvaise interprétation (bien que, en pleine lumière et à trente mètres tout au plus, elle devient peut probable, surtout si l’observation dure au moins trente secondes).
De même, je sais que si j’ai procédé à un enregistrement iconographique, il est authentique (même si ce qui a été filmé, par contre, peut ne pas l’être, à mon insu).
Quant à des empreintes récentes et trouvées juste après l’observation, et au même emplacement, elles sont très probablement corrélées (mais pas obligatoirement des vraies, si le bipède observé était un faux cryptide, avec une mise en scène ad hoc.
Toutefois, plus une trace est longue, en nombre d’empreintes, et plus elle est probablement vraie, car, si imiter une empreinte est une chose aisée, imiter crédiblement une succession d’empreintes formant ainsi une trace cohérente c’est autrement difficile).
Etc…
Le même raisonnement serait applicable à l’ufologie, car, même si je sais bien que j’ai observé quelque chose qui est du type hors du connu terrestre, cela ne m’avancera pas plus sur la nature réelle de ce que j’aurais observé (et même touché, car il y a des cas de contact avec l’objet, en ufologie).
Tout au plus, je serais désormais convaincu que quelque chose d’inconnu (de moi) existe réellement, ce qui veut dire que je ne pourrais plus tenir ma position antérieure éventuelle, celle qui serait de considérer que toute l’ufologie n’est qu’une théorie, sinon une fantasmagorie inexistante.
En cela, je serais différent de ce scientifique, interviewé, au sujet des UFOs, et qui exprimait péremptoirement sa conviction que tout cela n’existait pas, et quand le journaliste lui a demandé ce qu’il ferait, si un UFO venait se poser dans son jardin, devant les fenêtres sa maison, il répondit que, alors, il fermerait ses volets.
C’est de l’anti-science totale, ici, en optant pour rester dans ses opinions, pourtant devenues périmées, du fait de l’observation vécue, plutôt que de devoir les transformer, afin de prendre en compte les faits auxquels on a été exposés.
Nous avons nos positionnements
En ce qui nous concerne, nous avons nos positionnements, nos avis, nos opinions, nos paradigmes, tous personnels et pas identiques (entre nous et vis-à-vis des autres), et c’est normal, et pas qu’en cryptozoologie et en ufologie.
L’important est que nous n’ayons pas de dogmes, ni d’idéologies, car, tout comme pour l’argent, si ce sont de bons serviteurs (jusqu’à un certain point), ce sont toujours de très mauvais maîtres.
De plus, ne regardons pas trop et trop souvent uniquement dans le petit bout de la lorgnette, en considérant donc que ces sujets, sur lesquels nous échangeons, ne sont qu’une petite partie d’un bien plus vaste tableau représentant nos situations (personnelle, sociale, économique, etc…) toutes en fortes évolutions actuelles (et bien plus que dans les décennies précédentes), et trop souvent dans des directions préoccupantes.