Sasquatch 2004 : Première expédition
Les dates retenues étaient du lundi 23 mai 2005 au vendredi 13 juin 2005.
L’objectif de l’expédition «Sasquatch 2004» a eu pour souci de développer une méthodologie et l’instrumentation associée pour tenter d’élucider la question de l’existence actuelle de primates hominidés bipèdes non-humains dans le continent nord-américain.
Dans ce but, lancer une activité de recherche sur le terrain, systématique et étendue sur plusieurs années.
Sasquatch 2004
«Sasquatch 2004» est également le premier jalon à la création d’un Centre International d’Etude des Hominidés Reliques, centre regroupant et centralisant les données provenant des quatre coins du monde. La création de stations fixes de recherche de terrain dans certaines zones où ces hominidés ont été signalés est également à terme l’un des objectifs du Centre. Ces stations mettraient en place un processus d’habituation, tel que Jane GOODALL et Dian FOSSEY l’ont fait avec les grands singes africains, chimpanzés et gorilles. Elles permettraient une tournante de chercheurs, scientifiques ou amateurs, sur de longues périodes de temps.
Caractéristiques
Pour contraster avec certaines tentatives récentes, cette expédition avait les caractéristiques suivantes:
1) un petit nombre de participants (4) auxquels est venu s’ajouter ponctuellement des représentants du Texas Bigfoot Research Center
2) une longue durée sur place : 3 semaines
3) un équipement léger pour accroître la mobilité
4) utilisation d’appareils de vision nocturne et diurne
5) outils de détection acoustique puissants
6) utilisation de techniques d’habituation
7) utilisation de divers types de pièges (chips de phéromones, nourriture, objets)
8) recherche d’artefacts (pierres taillées, nids, pièces de bois ou os)
9) collaboration avec des paléoanthropologues, primatologistes et généticiens (si nécessaire) pour l’analyse des éléments ramenés.
10) publication des résultats dans des revues scientifiques ayant un comité scientifique et de lecture.
Sasquatch 2004 : l’Expédition
Plantons le décor…
Influencés par des séries télé comme Dallas ou des westerns, la plupart des gens qui n’ont jamais mis les pieds au Texas s’imaginent le pays comme une grande région de prairies et de zones désertiques. Rien n’est plus inexact !
Ainsi dans l’Est du Texas, avec quatre Forêts Nationales et cinq Forêts Publiques, il n’y a pas moins de 12 millons d’acres de forêts, soit l’équivalent de 12 millions de terrains de football américains.
Donc la «East Texas Pine Belt» (ou «Ceinture de Pins du Texas Oriental») plus communément appelée «Piney Woods» s’étend sur plus de quarante-trois comtés et fournit du bois commercial pour presque tout l’Etat. Elle fait partie de ce que l’on appelle la zone austroriparienne.
La zone austroriparienne couvre la plus grande partie des Etats de l’Atlantique Sud et du Golfe du Mexique.
Elle commence à la Baie de Chesapeake et se termine dans les Monts Ouachita en Oklahoma. Le Pin des marais ou Pin à longues aiguilles (Pinus palustris), le magnolia du Sud (Magnolia grandiflora), le Chêne de Virginie (Quercus virginiana) sont communs sur les terres sèches alors que le cyprès chauve ou cyprès de Louisiane (Taxodium distichum) et la canne à sucre (Saccharum officinarum) se retrouvent dans les marais.
Un peu de vocabulaire….
La zone riparienne est la bande de terrain qui longe les berges d’un cours d’eau ou d’un lac.
Un secteur riparien bien fourni en végétation est important pour un certain nombre de raisons.
Les racines des plantes ripariennes stabilisent les berges et aident à ralentir l’érosion.
Les plantes qui poussent directement au-dessus de l’eau offrent un couvert aux poissons et projettent leur ombre sur l’eau qu’elles contribuent ainsi à garder fraîche.
Ces plantes abritent de plus des insectes qui constituent occasionnellement une nourriture pour les poissons et la faune locale. Les plantes ripariennes aident de plus à filtrer l’eau de surface qui s’écoule vers le cours d’eau, retenant en particulier une grande quantité de sédiments.
L’équipe
L’équipe était constituée de quatre personnes : Léon (physicien), Benoît (technicien sur chantier de fouilles), Michèle (anthropologue et infirmière) et Eric (guide-nature et cryptozoologue).
L’expédition aurait une durée totale de trois semaines, entre le 23 mai et le 12 juin. Durant ce temps nous vivrons entièrement en forêt, sous tente.
L’arrivée à notre lieu de campement
Nos amis texans nous avaient indiqué un endroit où planter notre camp que jamais nous ne trouvâmes, nous cherchâmes donc un autre lieu tranquille qui pourrait nous convenir.
23 mai
Alors que Michèle et Léon vont au ravitaillement car nous n’avons rien, Benoît et moi restons au camp afin de commencer à monter les tentes, car la nuit arrivera dans quelques heures.
Ils reviennent au camp vers 21h, le coffre plein de nourriture :de quoi tenir pendant deux jours.
Nous commencions à décharger que tout à coup la forêt autour de nous se mit à retentir de cris aigus, à croire qu’une bande de singes y avait élu domicile.
Qu’était-ce ?
Nous pensâmes tout de suite à des Bigfoots. Ce serait trop extraordinaire ! Alors des coyotes peut-être ? Et l’on sait combien les coyotes peuvent être bruyants et ont une palette de cris bien plus étendue que nos pauvres handicapés de la voix de chiens.
Le vacarme durera bien cinq minutes….
Comme accueil on ne pouvait rêver mieux. D’ailleurs ces cris seront entendus à plusieurs reprises durant notre séjour.
Demain nous commencerons à explorer les abords de notre nouvelle résidence provisoire, en attendant il faut penser à nous préparer à passer notre première nuit dans la Sam Houston National Forest, bercés par les sonores « ouip-pour-ouil » de l’engoulevent bois-pourri (Caprimulgus vociferus ou Antrostomus vociferus). Les forêts texanes sont sacrément bruyantes la nuit à côté de nos forêts européennes.
La panique de Michèle
» En ce premier soir du 23 mai, vers 21h30, je me suis éloignée du camp (environ 100 m) pour aller dans une petite clairière faire « pipi ».
J‘ai entendu des branches qui se brisaient sous des pas. Le cœur battant la chamade, je me suis dit « non, pas le 1° soir ! » puis un grand coup frappé sur un tronc d’arbre m’a confirmé une présence. Restons calme, pas de cri ni de course intempestive.
Je me sentais observée à une douzaine de mètres. Remonter tranquillement mon pantalon a été plus difficile, je me suis éloignée « presque tranquillement » d’un bon pas. Tout en ne ressentant rien d’agressif, mon cœur s’accélérait avec des frissons partout, idiot mais incontrôlable. »
« A 23h30, « quelque chose » a approché le camp sur la droite, mais impossible d’identifier. Il rôdera pendant 2 heures environ, sans se laisser surprendre. Je pense aujourd’hui qu’il s’agit d’un tatou à neuf bandes (Dasypus novemcinctus). »
Empreintes de pied
A plusieurs reprises, au cours de ces 3 semaines de présence dans la Sam Houston National Forest nous avons découvert des empreintes de pied de toutes tailles, surtout du côté de la rivière, mais particulièrement l’une d’entre elle fut relevée en raison de sa netteté.
Cette empreinte isolée fut découverte le 26 mai non loin de notre campement par Benoît et Michèle. Elle était imprimée surs une flaque de boue asséchée (ce qui fait que l’impression était de bonne qualité) sur un Biking Trail, en pleine forêt.
Elle appartenait clairement à un primate bipède et possédait 5 doigts. Elle était caractérisée par une longueur totale de 28 cm et une largeur maximale de 15,6 cm.La profondeur de cette empreinte était environ de 7 à 8 mm; le talon était peu marqué à cause de la présence d’une racine et du creux du terrain.
Des photos de l’empreinte ont été prises avant et après nettoyage (dégagement des brindilles et feuilles). L’indice du pied montre qu’il ne peut s’agir d’un pied humain. On calcule d’indice du pied de la façon suivante : largeur du pied X 100 / longueur. Chez l’Homo sapiens elle est d’environ 40, alors que notre empreinte ici montre un indice de 56. Elle restera la découverte majeure de cette expédition 2005, mais pas l’unique indice possible de la présence du Bigfoot dans cette partie du monde.
« Huttes » et « nids » supposés faits par le Sasquatch
5 mai, nous avons repéré partout dans la forêt plusieurs troncs de jeunes arbres pliés et entrelacés formant à chaque fois comme un dôme et pouvant servir de hutte. Il y avait aussi généralement un arbre un peu plus gros posé en travers du dôme ou voûte comme pour empêcher les jeunes arbres le constituant de se redresser. Souvent aussi des branchettes de pins étaient entassées sur la clé de voûte, est-ce un hasard ou une ébauche grossière de toit ? Certaines de ces huttes se trouvaient dans des zones faciles d’accès, voire dégagées, comme toute la zone que nous avons appelée « le Palais Royal » en raison des dimensions. D’autres huttes se situaient dans des lieux où la végétation était plus dense et dont l’accès était plus difficile. Toutes les huttes, de tailles diverses, étaient bâties non loin de l’eau, principalement sur les berges des bras de la rivière. C’est dans cette zone également que nous avons trouvé la majorité des empreintes de pas. Par plaisanterie, nous l’avions baptisée « Sasquatchland. La surface au sol de certaines huttes était parfois composée de litière de feuilles et d’épines de pins. Neuf huttes ont été repérées durant notre séjour. Aucun reste de nourritue ou excréments ne furent trouvés ni aux abords des huttes ni dans les huttes.
Une couche de Bigfoot ?
Découverte le 03 juin dans la zone de la rivière (ou creek).
Sur le bord de la rivière, sous une futaie mixte (pins et feuillus), Léon et Benoît, ont trouvé une sorte de « couche » dans une espèce de creux, différente des bauges des cervidés et des cochons sauvages. Apparemment un animal assez imposant s’est couché sur un tas de feuilles et d’épines de pins tombés au sol. Le « nid » n’a pas vraiment été aménagé (seulement quelques branches dégagées et quelques feuilles retournées) et il n’y a pas de cuvette apparente laissée récemment par un corps ou aménagée comme tel. Par contre, sur la pente de la berge, on a relevé de curieuses « marches », comme creusés de part et d’autre au dessus de la couche comme un escalier à l’usage des pieds d’une créature assez grande, donc avec un écartement entre elles un peu plus large que pour un angle de pas humain. Benoît teste sur la photo la praticabilité de l’ « escalier ». Nous ne pouvons affirmer qu’il s’agisse d’une oeuvre du Sasquatch mais nous ne pouvons affirmer le contraire non plus.
Un visiteur nocturne
Dans la nuit du 30 mai au 1er juin, Michèle installée, dans la voiture, a senti que l’on s’y appuyait et a aperçu, dit-elle, un visage tentant de regarder dans le véhicule à travers les vitres teintées. Encore une fois donnons-lui la parole : « Vers 4h40, je sens « quelqu’un » s’appuyer sur le côté droit de la voiture; les hommes dorment sous leurs tentes. Le temps de réaliser cette évidence, je lève ma tête pour apercevoir ce qui se passe et je fais un bond…une masse arrondie (30 à 33 cm) entourée de ce qui ressemble à deux mains entourant un visage, est appuyé sur la vitre pour voir ce qu’il y a dedans. Les vitres fumées, permettent de voir de l’intérieur vers l’extérieur mais pas le contraire. Je ne crie pas mais je tremble malgré moi, tassée sur le côté gauche de la banquette, je tends le bras pour prendre la caméra et filmer, mais je tremble trop, la caméra « saute » de mes mains, impossible de la récupérer sur le sol, je n’ose pas utiliser ma lampe- torche et de toute façon je suis trop perturbée pour trouver quoi que ce soit ! Je ne ressens aucune attitude agressive, juste de la curiosité, cependant j’ai du mal à réprimer ma peur. Si je sors (je ne peux pas baisser la vitre électrique) je serai nez-à-nez, c’est le cas de le dire, avec quoi ? qui aura le plus peur ? À 4 heures 55, disparition de cette « chose » qui s’éloigne sans bruit. »
Des outils ?
Léon a trouvé plusieurs morceaux de bois qui auraient pu servir d’outils à fouir. Si logiquement on peut s’attendre à ce que le Bigfoot utilise des outils, les autres grands singes le faisant régulièrement ou occasionnellement, et il semblerait qu’il le fasse, il faut encore déterminer que ces bouts de bois soient bien des outils très grossiers et non des hasards de la nature.
Comme une odeur de cadavre….sans cadavre
Le 25 mai, lors d’une promenade Léon a été incommodé par une forte odeur de charogne, en empruntant le chemin menant à la « clearcut ». Cette odeur avait disparu lorsqu’il est repassé au même endroit une demi-heure plus tard. Il ne s’agit certainement pas d’un cadavre, mais plusieurs témoins de rencontre avec un Bigfoot mâle parlent d’une forte odeur nauséabonde émanant de l’individu et certain évoquent la charogne pour la qualifier.
Autres indices relevés
A l’occasion d’une sortie nocturne en forêt, deux faits nous ont incités à réflexion. Monica Butenbah, membre du Texas Bigfoot Research Center et épouse de Chris Butenbah, nous avait accompagnés en forêt.
Nous laissâmes les voitures à l’entrée d’un chemin forestier herbeux et entourés de pinèdes.
Nous voulions faire une expérience : nous allions nous enfoncer en forêt, Léon, Benoît et moi, sur 200-300 m et à une heure conve
attribué au Bigfoot, une sorte de hululement haut et puissant.
Nous étions enfoncés dans les bois quand nous entendîmes des pas approcher prudemment.
Ces pas s’arrêtèrent à 2 mètres de nous. Nous vîmes des yeux nous observer à une hauteur d’un mètre environ : trop haut pour un coyote et trop bas pour un Bigfoot. Sans doute un cerf.
Nous braquâmes nos caméras munies d’un projecteur infra-rouge vers les yeux et notre déduction fut confirmée : un cerf de Virginie nous observait, curieux des intrus qui à cette heure de la nuit envahissaient son domaine.
A cet instant Monica lance son appel à trois reprises, comme convenu.
Je n’ai jamais entendu un animal fuir comme le fit notre cerf, écrasant tout sur son passage accompagnant sa course de sa fameuse toux, équivalente, chez nous, à l’aboiement du chevreuil pris de peur. Pourquoi ce cri, émis à bonne distance, a-t-il provoqué une telle panique chez cet animal ?
Au retour près des voitures nous demandâmes à Monica de réitérer son appel pour la seconde fois : un coyote isolé y a répondu par un seul et unique hurlement à une distance proche de notre position. Ce hurlement n’a obtenu aucune réponse similaire…Etait-ce bien un coyote qui l’a émis ? Il se pourrait que, à l’instar des peuples chasseurs-cueilleurs, le Bigfoot soit aussi passé maître dans l’imitation des cris des animaux peuplant son environnement.
A plusieurs reprises nous avons entendu des beuglements assez puissants, non loin de notre camp ou provenant d’autres parties de la forêt, mais qui ne pouvaient logiquement avoir été émis par des bovidés car que feraient des vaches en pleine forêt ? Mais, en fait, l’année suivantes nous découvrirons bien des empreintes de sabots de vache, animaux provenant sans doute d’un ranch à 2 km.
Lors d’une nuit de garde alors que, n’ayant pu trouver le sommeil, je me tenais aux côtés de Léon qui filmait des yeux qui semblaient nous observer de la forêt (il se révélera à l’analyse de la séquence qu’il s’agissait d’une chouette ou d’un hibou), nous avons soudain entendu (et enregistré !) un double cri aigu qui a éclaté sous les arbres à quelques mètres de nous seulement, avant de s’éloigner à grande vitesse dans la forêt.
Il pourrait s’agir de coyotes mais là aussi le doute subsiste. Que viendraient faire des coyotes aux abords du camp ? Nous observer ?
Nous avons découvert plusieurs troncs visiblement déplacés, tel celui-ci (photo : tronc déplacé) qui se trouvait à +- 2,5 m de sa souche d’origine. Le tronc avait été placé dans la fourche d’un arbre. Sert-il de point d’observation ? A plus d’une reprise le craquement de la chute de troncs d’arbres s’est fait entendre de nuit dans la forêt aux abords du camp. Chute naturelle ou provoquée ?
Divers
A plusieurs reprises nous avons entendu des pas aux abords des tentes, sans pouvoir identifier l’auteur et un parterre de fleurs, pratiquement dans le camp, a été trouvé écrasé un matin. Mais un tatou avait son terrier non-loin de notre camp…
Conclusion
Au vu de ces résultats, nous avons décidé de retourner au même endroit à Pâques 2006, donc entre le 1er avril et le 17 avril. Nous modifierons notre méthodologie de travail et espérons pouvoir emporter du matériel plus performant.